Tuesday, August 07, 2007



Punk pas mort: Les 10 indispensables

(ou And Now, for Something Completely Different...)

9.10. Bad Religion "The Gray Race"

Wééééééééééé!!!!! Je saaaaiiiis!!! Punk à roulette! Punk à mèches! Punk en chocolat!

Je sais, je sais! Je vous entends d'ici!

Et je vous emmerde!

Y a rien à faire, je les aime, eux.

Et toutes les périodes encore bien.

Et pourtant, il y en a eu des changements!
Des changements de line-up, des changements de label... Et même de francs changements de style!
Bien simple, depuis le début il n'y a que l'excellent chanteur Greg Graffin qui ai tenu le coup et qui soit présent sur tous les enregistrements (le bassiste Jay Bentley est d'origine également mais il a connu des éclipses).

Alors oui, bien sûr, les puristes me reprocheront d'avoir choisi "The Gray Race", album pop s'il en est!
J'entends déja râler (décidément...) "pourquoi pas "Recipe for Hate", "Against the Grain", "No Control" ou même "Suffer"?"
Pourquoi pas un des albums des débuts, plus franchement punk-core, voire même metal (certains morceaux de "How Could Hell Be Any Worse" flirtent carrément avec le hard rock. Et que dire des synthés et des réminiscences psychés d' "Into the Unknown"?)?

Pourquoi celui-là plutôt q'un autre, donc?
Et bien tout simplement parce qu'à l'instar de "Rocket to Russia" des Ramones, ce qui impressionne le plus avec cet album c'est l'incroyable collection de chansons - on pourrait presque parler de tubes pour chacune d'entre elles - qui le composent.

Continuant à creuser le sillon que le groupe a tracé depuis quelques années (l'album date de 1996), "The Gray Race" enfonce le clou d'un punk rock hyper mélodique, aux influences metal totalement digérées, aux refrains plus accrocheurs les uns que les autres et dont les choeurs, pourtant tarte à la crème dans ce genre de musique, ne font que renforcer la qualité.

Joués pieds au plancher avec une énergie et une bonne humeur communicative - et ce, parfois, malgré la gravité des sujets abordés - les morceaux s'enchainent sans jamais baisser en qualité ni en puissance.
"Come Join Us", "The Gray Race", "Parallel", "Ten in 2010", "A Walk" (bien sûr!) et bien entendu le seul véritable tube planétaire (ah!ah!) du groupe, l'hymne "Punk Rock Song", défilent comme autant de perles à la fois évidentes, catchy et d'une qualité d'écriture incroyable (certains morceaux se permettant même le luxe d'une structure non-linéaire, chose extrèmement rare dans ce type de musique).

Niveau textes, on est également dans une autre dimension, grâce aux talent de plume du toujours étonnant - et multidiplomé - Greg Graffin.
Que ce soit dans la critique sociale "au quotidien" ("Drunk Sincerity") ou dans l'observation plus politique ("The Streets of America"), le chanteur de Bad Religion se fend toujours de paroles à la fois poétiques et engagées, à la limite du pamphlet.
Le tout magnifiquement servi par son chant, très mélodique, et sa voix, si particulière là aussi pour un genre pourtant extrèmement balisé.

En fin de compte, la seule chose que l'on puisse reprocher à cet album presque parfait (à part son insupportable pochette quasi impossible à replier après usage) c'est l'absence de l'autre membre fondateur - et principal co-compositeur - du groupe, Brett Gurewitz (également créateur du label Epitaph, qui ne réapparaitra que sur l'album "The Process of Belief" en 2002).

Mais, baste, tout cela n'est que chipotage et - à l'heure ou sort leur excellent nouvel opus "New Maps of Hell", lequel retrouve assez étonnamment certaines sonorités punk-core de leurs débuts - saluons la longévité et surtout la qualité d'un groupe finalement en activité depuis près de 30 ans en réécoutant cet album que ses mélodies implacables ont rendu intemporel.

Et en reprenant tous en choeur: "this is just a punk rock song/written for the people who can see something's wrong/like workers in a factory we do our share/but there's so many other fuckin' robots out there/and this is just a punk rock song!"

Vlan!

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