Thursday, November 30, 2006



Fais pas ton Jean Gabin!

"Le Labyrinthe de Pan"; de Guillermo Del Toro.

1944. Cinq ans après la fin de la Guerre Civile, Carmen vient s'installer auprès de son nouveau mari le très rigide Vidal, capitaine de l'armée franquiste, en compagnie de sa fille Ofelia.
Très vite celle-ci découvre dans les environs de l'austère maison familiale un étrange labyrinthe, habité par une créature mystérieuse et ancestrale...

Guillermo Del Toro est un réalisateur pour le moins étrange, dont l'oeuvre toute entière semble souffrir d'une dychotomie presque schizophrène, oscillant sans cesse entre grand spectacle hollywoodien et fantastique intime, presque social.

Clairement inscrit dans la deuxième "veine" de son auteur, "Le Labyrinthe de Pan" est un conte de fées pour adulte, baroque et cruel, visuellement magnifique et techniquement très maitrisé dans lequel le cinéaste laisse libre cours à certaines de ses obsessions: le fascisme, l'enfance... Les monstres aussi...
Fan-boy et geek érudit (physiquement il ressemble un peu au Comic Book Guy des Simpson) Del Toro dit s'être inspiré de Goya pour créer son univers féerique. Mais on pense aussi à Dali, Burton et Cocteau. A Jérome Bosch, aussi, forcément...

L'écriture très fine et très littéraire du film (difficile de ne pas penser à "Alice au Pays des Merveilles" ou plus exactement à "De l'Autre Côté du Miroir") mélange avec intelligence imaginaire et réel pour nous faire partager intimement les efforts qu'Ofelia déploie pour échapper au monde des hommes et à sa folie.
Les scènes les plus éprouvantes (comme celle de la bouteille qui renvoie directement à "Irréversible" et à son extincteur) étant évidemment celles ou l'on voit le capitaine Vidal, seul véritable monstre du film, déployer toute sa violence et sa cruauté.

Saluons également le magnifique travail effectué sur les effets spéciaux et les créatures - Pan et l'extraordinaire Homme Blanc en tête - ainsi que leur utilisation purement illustrative, presque en retrait, parcimonieuse, à mille lieux de la surenchère généralement en vogue dans les films de monstres.

Fable pessimiste - tragique presque - malgré son imaginaire débridé et exaltant, "Le Labyrinthe de Pan" doit également beaucoup à son casting, au premier rang duquel l'on se doit de saluer la performance de Sergi Lopez (avec Rinko Kikuchi ("Babel") l'autre grand oublié du dernier palmarès cannois), hallucinant de froideur et de rage dans le rôle du capitaine Vidal.

C'est lui et son personnage qui font basculer le film, le faisant passer du conte de fées à la fresque historique et le transformant au passage en un film fantastique majeur, véritable prolongement de "L'Echine du Diable", le précédent chef-d'oeuvre de Guillermo Del Toro.

Un chef d'oeuvre noir sur une enfance martyre, entrainée malgré elle dans les plus sombres remous de l'Histoire.

Wednesday, November 29, 2006



Journal de Bord du Capitaine
Coefficient espace-temps: Tielt 24/11/2006

Alors, là, chapeau!

Du beau, du tout beau, de l'incroyable, du jamais vu!

Quitte à jouer les anciens combattants, je dirais que je roule ma bosse dans le milieu des concerts "alternatifs" depuis quand même un bon bout de temps (presque 20 ans, pour être tout à fait honnête) et que j'ai joué dans pas mal d'endroits ultimes, dans des conditions parfois proche du n'importe quoi total (Festival du Pâté Tiède à la MJ du Beau Canton de Gaume style).

Mais un truc comme celui qu'on a vécu vendredi j'avais encore jamais vu.

Tentative de résumé d'un brol qui était pourtant assez proche du chaos total...

Déja bien attaqué par les frimas saisonniers, je me suis payé le luxe d'une bonne gastro, laquelle m'est tombée sur le râble aux alentours de 14h (premiers bouillonnements internes) pour finalement faire irruption - c'est le cas de le dire! - vers 18h30 avec effets immédiats dans la cuvette de mes chiottes.
Pour faire court et pour faire clair: à dix minutes du départ pour Tielt je vômissais encore mes tripes (et c'est un délicat euphémisme) et je frôlais le 40 de fièvre.
C'est donc pâle, nauséeux, fébrile et flageolant que je m'embarquais vers la Flandre avec à l'esprit que "the show must go on" mais que ça allait pas être facile, facile, tenez...

Arrivés sur place, première constatation: il y a déja plus d'une heure de retard et ça n'a pas l'air d'être parti pour s'arranger. Mais bon, l'ambiance à l'air bon enfant, il y a pas mal de monde... Soit...
Je profite du retard pour aller dormir un peu dans la voiture, me disant que ce sera toujours ça de gagné.
Je ne croyais pas si bien dire!
Près de trois heures plus tard, nos ultimes prédécesseurs entâment leur set!
On est arrivé vers 21h, il est minuit passé et on est pas encore près de monter sur scène, vu qu'aucun des autres groupes ne semble enclin à écourter son concert pour éponger le retard*.

De retour dans la salle, force est de constater que la situation s'est fortement dégradée. Le groupe local ayant joué juste avant, la plupart du public a déserté les lieux et ceux qui restent ont tous l'air pleins comme des boudins. Même - ou plutôt surtout - les membres de l'organisation!
Le sol, entièrement recouvert de bière c'est à ce point transformé en patinoire qu'il est même difficile de marcher. Alors sauter ou faire le singe comme c'est notre habitude, t'oublie. Ca va être un set à l'économie. Bah, vu mon état c'est peut-être pas plus mal...

Dernière fioriture avant que ce soit notre tour, le concert dégénère en bagarre générale! Une coutume locale, sans doute. En tout cas, le moins qu'on puisse dire c'est que ça met de l'ambiance! Enfin, une sorte d'ambiance...

Une fois le calme revenu, nous en profitons pour investir la scène et essayer de nous installer. "Essayer" est vraiment le mot: le groupe précédent ayant visiblement l'intention de laisser son matos sur scène** et la sono déversant sans broncher un bon gros hardcore des familles à un volume d'à peu près 130Db. On comprendra qu'il nous est assez difficile de faire un line check ou de nous accorder.

Passons sur les problèmes pûrement techniques (pas de retours, cables trop courts empêchant le moindre mouvement, larsen permanent dès qu'on bouge un tant soit peu le micro chant, scène minuscule et presque aussi glissante que le sol de la salle, pétage de corde, etc). pour retenir que malgré tout nous avons fait un assez bon demi concert.

Eh oui: demi concert!
Car une fois arrivés au break de milieu de set, on nous a gentiment fait savoir qu'il nous restait deux morceaux à jouer. Résultat des courses: "Island of the Damned" et "Speed City" et puis merci, bonsoir!
Une heure de trajet et cinq heures d'attente avec un chanteur subclaquant pour finalement pouvoir jouer en tout et pour tout vingt minutes! Et, contrairement à nos prédécesseurs, devoir virer de la scène en quatrième vitesse parce qu'il y avait encore un groupe derrière. Lesquels joueront quant à eux leur set complet, sans broncher et sans tenir compte de la soi-disant heure de fermeture qu'on nous a pourtant agitée sous le nez quelques minutes auparavant. Y aurait comme du foutage de gueule dans l'air que ça ne m'étonnerait pas outre mesure, comme disait l'autre.

A nouveau réfugié dans la voiture afin de me remettre de mes émotions, je n'ai pas pu profiter pleinement de la fin de soirée qui pourtant fût, d'après mes camarades, assez apocalyptique: la franche et bonne ambiance du départ (ah ah!) se muant au fil du temps et des bières en une sorte de mélange hybride et détonnant entre une soirée scoute qui aurait mal tourné et une fin de TD Luxo à la Jefke (l'anecdote du membre de l'organisation se vomissant dessus debout en regardant le dernier concert résume assez bien l'affaire, je crois).

Rajoutons que sans la véhémente intervention de Gourou nous n'aurions probablement pas été payés et on aura une idée du tout bon moment que nous avons passé dans la Capitale Mondiale du Flipper.

Une chose est sûre: je sais avec qui les gars de l'Octopus doivent s'associer si d'aventure ils rêvent d'un partenariat avec la Flandre!

Champions du Monde!


(*faut dire que les musiciens, eux aussi, sont suffisament pleins que pour flamber des crèpes rien qu'en soufflant dessus. C'est bien simple, on se croirait à une convention de VRP des Vins Nicolas. ** voir *).

Monday, November 20, 2006



Sport Doen Goes Studio Brussel (1):
U heeft een frigo gewonnen !

Volgende Sport Doens optreden is op vrijdag 24 in Tielt voorzien. Wij spelen op het derde editie van de wereldberoembe "Tielt Ruist". ( Vrijdag 24 November "Tielt Ruist 3", café de Kloef, Bruggestraat 19 in Tielt, jawel meneer!)

Sport Doen heeft dan beslist wat nieuwe kadotjes weg te smeten.

Er zijn dus 5 EPs "We are Sport Doen and You are Not" te winnen. 7 riot punk nummers in your face voor gene cent.

Twee condities daarvoor: ne vriendelijke (ya vriendelijk...) mailke doorsturen naar info@sportdoen.be en ter plaats (in Tielt dus!) zijn op vrijdag avond ( daar zullen de CD's opgegeven worden).

Tja, geen quiz, de sneste winnen en worden op woensdag gecontacteerd!

PS: pour les francophones se réfèrer à nos anciens billets "Sport Doen goes BEL-RTL" pour la traduction.

Sunday, November 19, 2006




De la part des copains!

(y a pas que la pop en Belgique et le copinage n'est pas que l'apanage de certains)

Des groupes qu'on aime bien: (I) Amen Ra.

Formé sur les cendres de différentes formations hardcore belges (principalement Spineless) Amen Ra évolue, c'est le moins qu'on puisse dire, en catégorie poids lourds. Très lourd.

Distillant un post-hardcore de fort bon aloi évoquant les meilleures formations du genre (Isis, Neurosis, Cult of Luna), le groupe gantois est particulièrement appréciable en live, si tant est qu'on aime les groupes qui jouent fort, lourd, à l'envers et dans le noir.

Leur discographie est pour le moins compliquée puisqu'elle compte un EP ("Mass I"), un vynile ("Mass II") et au moins un split en compagnie de Vuur.

Elle a culminé récemment avec "Mass III", premier véritable album sur format CD.
Si la production laisse par moment quelque peu à désirer (surtout - bizarrement - sur les premiers morceaux) le 6 titres laisse néanmoins peu de doutes quant à la capacité du groupe à créer des ambiances sombres, torturées et à rivaliser soniquement avec ses pairs.

Tout en gardant une vraie personnalité.

Ce qui est suffisamment rare pour qu'on le souligne.

Leur(s) atout(s):
outre une puissance de feu à faire passer Mastodon et Meshuggah pour des quatuors à cordes, j'ai jamais vu des types headbanger de conserve avec autant d'entrain.
Leur(s) handicap(s): difficile de les voir, ils jouent tout le temps en même temps que nous.
Leur site.
Leur MySpace.
Un CD:
"Mass III" (2006. Hypertension Records).




Fais pas ton Jean Gabin!

"Le Dahlia Noir" ("The Black Dahlia"); de Brian De Palma.

Los Angeles, 1947. Les officiers de police Bucky Bleichert et Lee Blanchard sont chargés d'enquêter sur le meurtre de la jeune starlette Elizabeth Short, retrouvée atrocement mutilée dans un terrain vague sur les hauteurs d'Hollywood...

Ce n'est pas un hasard si James Ellroy, écrivain obsessionnel s'il en est, s'est attaqué en ouverture de son désormais célèbre "Quatuor de Los Angeles", à l'histoire tragiquement vraie d'Elizabeth Short et de son meurtre sordide et toujours irrésolu.
Le crime n'est en effet pas sans rapport avec la propre vie de l'écrivain dont la mère fût assassinée dans des conditions tout aussi mystérieuses une dizaine d'années plus tard...
Un crime resté lui aussi impuni et qui déterminera le parcours chaotique de l'écrivain jusqu'à hanter ses premiers romans.

Quoi de plus normal, dès lors, que d'en confier l'adaptation à Brian De Palma, cinéaste lui aussi connu pour ses obsessions (manipulation, voyeurisme...) et dont le goût pour le film de genre, toujours à la limite de la citation, est évident?

Construit à la fois comme un gigantesque puzzle et comme un hommage aux films noirs des années 40-50, "Le Dahlia Noir" est une oeuvre complexe et malsaine, à la fois magistrale et bancale, un grand film malade et hanté traversé d'éclairs de génie et dérapant parfois à la limite du grotesque.
Servi par la maestria visuelle et technique de De Palma, le film est riche en morceaux de bravoure (le plan-séquence du début sur l'émeute raciale, la scène de l'escalier et surtout la découverte, filmée à la grue, du corps d'Elizabeth Short) et en pétages de plombs baroques, à la limite du kitsch (le repas chez les Linscott, la résolution finale toute en flash backs) qui donnent à l'ensemble une apparence de démesure quasi schizophrène.

L'enquête en elle-même, extrèmement alambiquée, tient en haleine. Mais sa forme gigogne contraint le spectateur à être toujours sur ses gardes sous peine de se retrouver rapidement largué.
Qu'importe! L'effort en vaut réellement la chandelle tant est grand le plaisir de voir se dérouler devant nous ce sinueux serpent noir, implacable de magnétisme.

Finalement, le seul véritable défaut du film est peut-être son interprétation.
Non que les acteurs soient mauvais, bien au contraire: il est même intéressant d'assister au grand écart réalisé par Hilary Swank entre son précédent rôle de boxeuse et la femme fatale qu'elle incarne ici.
Mais on leur a visiblement trop laissé la bride sur le cou, ce qui donne lieu à quelques grands moments de cabotinage, à peu près un par acteur principal (sans parler de Fiona Shaw, bien entendu. Mais là ce n'est plus du cabotinage, c'est de l'art).

En fin de compte, la seule à réellement tirer son épingle du jeu c'est la trop rare Mia Kirshner (photo) dans le rôle-titre.
Son interprétation toute en finesse de la pauvre petite fille perdue promise à un destin tragique est tellement chargée en émotion qu'on s'en souvient longtemps après la projection.

Au bout du compte, "Le Dahlia Noir", en restant à la fois fidèle au bouquin d'Ellroy et à l'univers de De Palma constitue un polar pervers et gentiment barré, peut-être moins solide que ne l'était "L.A. Confidential" mais suffisamment intriguant que pour valoir le coup d'oeil.

Et rester fixé sur la rétine...

Friday, November 17, 2006


Ce sacré vieux Nick!

On commence à en entendre parler un peu partout, Nick Cave (leader d'un petit orchestre du nom de Nicolas Grotte et les Mauvaises Graines) vient de former une sorte de supergroupe avec trois de ses comparses sous le sobriquet de Grinderman.

Le communiqué de presse annonce quelque chose de "grossier, bruyant et hirsute" (!). Eux se définissent avant tout comme un groupe de garage-blues. En tout cas, ce qui est sûr c'est que les photos de promo déchirent! Sur celle ci-dessus les lascars ont des dégaines de serial-killers tous droit issus d'un film de Rob Zombie.
C'est bien simple, Warren Ellis là-dessus ont dirait carrément Charles Manson!

Nick Cave, pourtant plutôt apte à jouer du piano sur les albums des Bad Seeds, tient ici la guitare, entouré de Warren Ellis (Bad Seeds, Dirty Three), donc, mais aussi de Martyn P. Casey (Bad Seeds, ex-Triffids) et Jim Sclavunos (Bad Seeds, ex-Cramps).

Alors, Grinderman, un retour au bon vieux temps de Birthday Party comme on l'annonce un peu partout?

En attendant l'album prévu pour le 05 mars 2007, vous pouvez toujours aller vous faire un début d'idée en écoutant leur premier single "No Pussy Blues" sur leur page MySpace.



Fais pas ton Jean Gabin!

"Scoop"; de Woody Allen.

Sondra Pranski est une étudiante en journalisme américaine de passage à Londres. Alors qu'elle assiste au pitoyable spectacle de magie de son compatriote Splendini (de son vrai nom Sid Waterman) elle reçoit la visite inopinée du fantôme de Joe Strombel, journaliste d'investigation récemment décédé.
Celui-ci lui fait part des toutes dernières informations - post-mortem - qu'il a obtenues sur la mystérieuse affaire du "Tueur au Tarot", un serial-killer sévissant dans les rues de Londres.
En compagnie de Sid, Sondra décide de mener l'enquête.
Ce qui la conduira sur les traces de Peter Lyman, un séduisant mais très mystérieux aristocrate...

L'année dernière, Woody Allen avait renoué avec le succès et partiellement retrouvé la forme en tournant dans la capitale anglaise "Match Point", une tragi-comédie cynique et politiquement pas très correcte.
Sans doute ravi de cette cure londonienne, le réalisateur new-yorkais semble s'être installé à demeure puisqu'il y a depuis tourné deux films supplémentaires (le second - avec Colin Farell et Ewan McGregor - est encore en cours de tournage et devrait sortir début 2007).

"Scoop" est donc le premier de ceux-ci.

Très éloigné de son prédécesseur, il joue plein pot la carte du burlesque "à l'ancienne" avec une décomplexion et une légéreté qui font plaisir à voir chez un type qui a pourtant déja autant tourné.
Renouant avec les prétextes "fantastiques" de films tels qu' "Alice" ou "Le Sortilège du Scorpion de Jade" (ou mieux, de "La Rose Pourpre du Caire") et y mèlant une enquête policière totalement improbable et échevelée qui renvoie à celle de "Meurtre Mystérieux à Manhattan", le vieux Woody signe un film d'une légéreté confondante qui mixe avec bonheur plusieurs aspects de son oeuvre.

Evidemment, le scénario tient à peine la route mais les comédiens sont pleins de charmes (sauf peut-être Hugh Jackman, un peu trop en retrait) et - de garden-party en parties de poker ou de filatures en spectacles de music-hall - ils ont vraiment l'air de beaucoup s'amuser.
Et c'est plutôt communicatif.
Le tandem formé par Woody himself et Scarlett Johansson, dans un rôle assez éloigné de ce à quoi elle nous a habitué récemment, suffit même à nous faire avaler les quelques baisses de rythme et l'apparente désinvolture avec laquelle tout cela est emballé.

Alors, oui, s'il l'on s'ennuie de voir Woody Allen répéter de film en film son éternel numéro de maladroit gaffeur et bafouillant, si l'on est insensible à la finesse absurde de ses dialogues ("je suis né juif mais je me suis rapidement converti au narcissisme") et que l'on trouve sa mise en scène par trop minimaliste, autant passer son chemin.

Mais si, comme moi, on est plutôt client de ce genre de choses, "Scoop" est un petit plaisir sympathique et presque volatil qui se mange sans faim.

Wednesday, November 15, 2006



MOUAHAHAHAHAHAHAHA !!!!!

Sans commentaire! (mais j'ai pas pu résister).



Journal de Bord du Capitaine
Coefficient espace-temps: Bruxelles 11/11/2006

Anniversaire de Jean-Luc Maitrank au Magasin 4 a.k.a. "Le Concert où je suis TOM-BE!"

Finissons-en une bonne fois pour toute avec cette histoire: oui, samedi dernier, lors de notre concert au Magasin 4, je suis tombé de la scène!
Et bien tombé!
Vlan, sur le dos... Comme une merde...
Et non, même pas mal.

Ben oui, c'est ça le problème quand on fait trop de son Jean-Jacques sur scène: on s'expose à ce genre d'incident. On fait des cascades...
Bah, ça rajoute au côté visuel, hein?
On va se dire ça...

Alors je m'explique: à force de me balancer de la flotte et des pintes sur la tronche, la scène était quasi impraticable au bout de 4 morceaux, toute gluante et glissante et encombrée de câbles qui roulaient sous les pieds.
Arrive "New Rose".
Je vais faire un peu le singe en bord de scène, et là, schblink, l'accident!
Les pieds sur l'arrête du podium (podium, podia, comme disent nos voisins du Nord), je fais un mouvement un peu brusque, je dérape et boum: je m'étale de tout mon long devant un public médusé.
Le plus beau c'est que certains d'entre-eux ont tout de suite essayé de me relever mais, tout couvert d'eau, de bière et de sueur que j'étais, pas moyen: chaque fois qu'ils me hissaient vers le haut, je glissais et je retombais en arrière. Un vrai show!

Cela dit, et admirez l'exploit, je ne me suis même pas arrêté de chanter, tout du long de la chute et même après avoir atterri sur le sol! Du grand art!

A part ça le concert à réellement été exceptionnel!
Une ambiance du feu de Dieu dans un Magasin 4 littéralement plein à craquer.
Pogos et sautillages à tout les étages tout le long du set, le public remonté à balles de guerre (comme dirait Gourou) et nous aussi, bref, ça monte dans les tours depuis ce concert au DNA.
Si on continue comme ça, ça risque d'être chaud à Tielt et à Rixensart pour les deux derniers concerts de 2006...

Pas de savonnages ce coup-ci: un set presque parfait, des réactions quasi hystériques lors des reprises (oui, même sur "Alternative Ulster")... C'est bien simple: on a même du signer un autographe (le deuxième de Sport Doen! Evidemment du temps des Jeunes les filles se jetaient sur nous en s'arrachant le bout des seins, mais c'était une autre époque)!
Pour vous dire à quel point c'était portenawak, comme ambiance!

Mais ça fait plaisir. Ah oui, ça fait plaisir.

Pour le reste, bon concert de BP Buckshot. Excellent set d'El Dinah (pas vu beaucoup malheureusement, on faisait le soundcheck quasi en même temps).
Mad Men's Team impeccable et impressionant de (quasi) professionalisme même si ce genre de musique festive n'est définitivement pas ma tasse de thé et une prestation bien branque de nos amis les Ecureuils-qui-Mixent-sur-des-K7 (pas d'incendie ni de tempête de neige cette fois-ci, il y a des traditions qui se perdent).

Très bonne soirée en définitive qui a visiblement enchanté notre ami Jean-Luc, les groupes et le public présent.

Alors si tout le monde est content...

C'est bien simple: si c'est encore aussi réussi la prochaine fois, je veux bien de nouveau tomber de la scène, tiens!


(Pour la petite histoire, on m'as aussi rendu mon sac qu'on m'avait subtilisé lors du concert à Ciney. Quand je vous disait que c'était de la toute bonne soirée).

UPDATE!: Il y a UNE photo de l'événement sur Shoot Me Again! (et toute une série d'autres photos du concert).



F.N.: on avait dit "plus jamais ça"!

Tool et Mastodon à Forest National (10/11/06)

Ca faisait un peu plus de deux ans je pense que je n'avais plus mis les pieds à Forest National. Et ça ne risque plus d'arriver avant longtemps. Une telle organisation de branquignols m'a laissé pantois.
Et dire que c'est vers une généralisation de ce genre de trucs que l'on se dirige forcément. Ca promet des heures chaudes à notre progéniture lorsqu'ils se mettront à fréquenter les salles de concerts, tiens.

Habitué au fait que les comiques de Forest font assez régulièrement commencer les premières parties avant l'heure prévue sur le ticket, je m'étais mis en route bien à l'avance, espérant arriver vers 19h30 (et non 20h) pour ne pas louper le début de Mastodon.
Je ne fais pas mystère du fait que, même si j'aime beaucoup Tool et que je me réjouissais de les revoir en concert, je me déplaçais essentiellement pour le quatuor d'Atlanta.
Pas de chance, les aléas de la Stib obligent, j'arrivais légèrement en retard (19h40!) et le concert avait déja commencé (de peu mais quand même. Imaginez ceux qui voulaient voir Mastodon et sont arrivés pile à l'heure: ils auront manqué la moitié).

Quelle ne fût pas ma surprise également de constater que, bien qu'il ne fût pas encore 20h, l'accès au parterre était déja interdit. Plus le choix que de rester dans les gradins. Et assis qui plus est, sous peine de se voir tancer d'importance par l'un des aimables auxilliaires de sécurité. Un concert de metal assis, je te dis pas le top mon vieux!

Tout au long du set, pour canaliser la foule vers l'avant de la salle, l'organisation fermera successivement des sections de celle-ci. Ce qui donnera lieu à des situations kafakaïennes: le type qui se trouve à tel endroit, qui sort pour aller chercher des bières (ou aller aux chiottes, hein, après tout...) et qui à son retour ne peut plus rentrer là où il était (et où se trouvent encore probablement ses potes, sa femme...)!

Pendant le concert de Tool, autre découverte: nos amis gorilles - présents en très très grand nombre, ce qui fout déja une toute bonne ambiance - passent leur temps à scanner la foule à grand coup de lampes-torches afin de découvrir d'éventuels malandrins en train de fûmer ou pire, de prendre des photos (même avec un GSM! On sait jamais que t'irais revendre sur eBay un truc qui fait tout de suite 72 dpi).
C'est agréable de regarder un concert et de se prendre un coup de torche dans la gueule environ toutes les trois minutes.
Qui plus est, s'il refuse d'obtempérer illico, le perturbateur se voit entouré d'une patrouille de la Stasi qui menace de l'expulser manu militari et de confisquer l'objet du délit (ils en ont le droit, tout comme de fouiller d'ailleurs: c'est écrit noir sur blanc sur de petites affichettes placardées un peu partout*).

Avec en plus la pinte à 3 euros (et 50 centimes par visite aux toilettes), on se sent tout de suite dans des conditions idéales pour passer une soirée chaleureuse et détendue...

Enfin...

Niveau concerts, par contre, que du très bon.

Déforcés quelque peu par un son approximatif (mais pas désastreux comme c'était le cas parait-il l'avant-veille à Leuven), les quatre de Mastodon ont livré un excellent set, furieux et à fleur de peau, qui confirme encore tout le bien que l'on pouvait penser d'eux. Un metal exigeant, subtil, inspiré mais néanmoins rageur, peut-être moins bouleversant sur scène que sur album mais qui n'en donne pas moins des frissons dans ses meilleurs moments. Le final apocalytique sur "Hearts Alive" était bien là pour le prouver.

Tool à, a son tour, livré un set presque impeccable.
Un son grandiose, un light show inventif et des projections inspirées qui participent à la création d'un véritable univers, tant visuel que sonore.
Un set assez court, comme souvent avec les groupes américains, 1h30, une quinzaine de morceaux, mais féroce et subtil à la fois, à mille lieux des clichés metal habituels. Un petit ventre mou, néanmoins: il faut reconnaitre que la tension se relachait quelque peu en milieu de concert, les meilleurs moments étant concentrés en début et fin de set (un set qui commence et s'achève par des morceaux extraits d' "Aenima" si je ne m'abuse).

Deux légers bémols, quand même: Maynard James Keenan - et son joli masque à gaz - étant l'un des atouts majeurs du groupe c'est un peu dommage de ne pas le voir s'agiter plus loin que le fond de scène, à côté du batteur.
Et puis le solo de batterie et les lasers verts en fin de show, dans le genre "faute de goût", pardon!
On n'est ni à un concert de Mötley Crüe, ni a un spectacle de Jean-Michel Jarre, hein, les gars... Du moins il me semble...

Enfin, bon, bref, plions la chronique: en fin de compte une excellente soirée, musicalement parlant.

Parce que, pour le reste...


(*j'aimerais quand même bien voir ça, ceci dit).

Monday, November 13, 2006



Fais pas ton Jean Gabin!

"Ne le dis à personne"; de Guillaume Canet.

Huit ans après que sa femme Margot ait été assassinée par un serial-killer, le pédiatre Alex Beck reçoit un e-mail anonyme: quelque part, au milieu d'une foule, filmée en temps réel par une caméra de sécurité, une femme... Sa femme...
Au même moment, la découverte sur les lieux du crime des cadavres de deux hommes, visiblement executés et sommairement enterrés relance l'enquête.
Et Alex redevient le principal suspect.

Jamais lu de roman d'Harlan Coben ( auteur du bouquin dont ce film est adapté). Toujours eu l'impression, en voyant les couvertures de ceux-ci ou en lisant leurs résumés, d'avoir affaire à une sorte de Mary Higgins Clark mâle. Ou à un Jean-Christophe Grangé anglo-saxon. Peut-être me trompe-je mais en tout cas, rien ne m'a jamais donné envie de le lire.

Par contre, j'ai vu en son temps le premier opus gentiment barré du jeune Canet et j'avais plutôt bien aimé.
Oh, il n'y avait là rien qui donne envie de brâmer comme Christopher Walken dans les Bois du Ponant, bien entendu.
Mais c'était suffisament sympathique et intriguant que pour susciter une demi-adhésion, voire plus si affinités.
Berléand mort coké, Prévost en descente d'acide, les cerfs dans les pares-brises et les vautours au fond du jardin (sans compter le déguisement de lapin géant), faut avouer qu'on ne voit pas ça tous les jours dans le cinéma français...

Bref, ce bon souvenir et le côté mystérieux de l'intrigue m'allèchaient et je courrais donc voir son second effort, me préparant à tomber sur un bon film policier "à la française", du genre à faire les beaux dimanche soirs télévisuels.

Et quelle ne fût pas ma surprise de trouver plus que ça.

Certes, l'intrigue est pleine à craquer de rebondissements plus tourneboulants les uns que les autres.
C'est bien simple, on se croirait presque dans un épisode français de "24 Heures Chrono".
Et la moindre qualité du film n'est pas de nous tenir en haleine d'un bout à l'autre de ses pourtant 2h25.
La mise en scène est viscérale (première utilisation intelligente de la caméra portée, pourtant très à la mode ces derniers temps) et l'interprétation - François Cluzet en tête - pour le moins habitée.
On n'en revient pas de retrouver un tel casting (Baye, Dussollier, Scott-Thomas, Berléand, Rochefort, Canet lui-même, j'en passe et des meilleures) réellement au service du film et de l'intrigue, là où on aurait pu légitimement s'attendre à un simple défilé de tronches, limite caméos de luxe...

Bien sûr il y a des faiblesses: un recours systématique à des chansons quasiment toujours à côté de la plaque par rapport à ce qu'elles sont sensé illustrer, une fin redondante, encombrée de trop de flash backs et finalement décevante, comme souvent dans ces films au suspense (trop?) alambiqué, quelques ellipses maladroites et quelques invraisemblances, aussi...

Mais la force du film est ailleurs.

Dans cette espèce de vision naïve et romantique de la vie, à travers cette histoire d'amour d'enfance, unique, forcément irremplaçable, désespéré et tragiquement brisé. Cet amour magnifié par la course effrénée de Cluzet qui, tout au long du film, cavale après lui, après sa vie.

Dans la beauté placide de Marie-Josée Croze.

Et dans cette scène finale, pourtant mille fois redoutée à cause de son inévitable potentiel lacrymal.

Cette scène finale téléphonée mais somme toute indispensable car elle transforme "Ne le dis à personne", bon polar nerveux mais pêchant par accès de naïveté en un film de genre inédit: le thriller amoureux.

Passionant et émouvant à la fois.

Ce serait pas ça le vrai cinoche, des fois?



(Reste à savoir quel chef-d'oeuvre glauquissime un type comme Guillaume Nicloux aurait tiré d'un sujet pareil mais bon, comme on aura sans doute jamais la réponse, ne nous cassons pas la tête).

Journal de Bord du Capitaine
Coefficient espace-temps: Ecaussines 04/11/2006

...celui qui a rajouté "c'est ma cousine" derrière Ecaussines est prié de sortir, merci.

Bon, donc, concert estampillé "Massacrés Belges" ce soir-là à Ecaussines avec en plus de nous-self State of Nature et les toujours rugissants Bad Preachers, plus deux régionnaux de l'étape: Mind of Resistance et Non-U.

Première constatation: peu de monde - très peu de monde ! - s'était déplacé pour l'événement. Une quarantaine d'entrées payantes, ça fait quand même peu, y a pas à dire...
Enfin, les Butcher* nous ont appris qu'il fallait faire bonne figure même quand on joue devant 2 personnes, c'est donc ce que nous avons fait.

Après quelques tours et détours dans la campagne environnante nous sommes donc arrivés juste à temps pour applaudir nos comparses des Bad Preachers qui en auront bien besoin, tant le public (ou l'absence de) local a du mal à s'échauffer.
Pourtant, avec la rock'n'roll beast uit Buggenhout c'est souvent bien difficile de ne pas se prendre au jeu, allez!
Enfin... Comme disait leur bassiste en sortant de scène "un concert comme ça, c'est un peu comme jouer aux boules tout seul. Tu t'amuses bien un tout petit peu mais t'es quand même tout seul".
Ouaip...
Leur concert était pourtant de fort bon aloi malgré un son fort discutable.
La puissance de feu est toujours aussi impressionnante et en a laissé plus d'un pantois, comme le prouve la photo ci-dessus, prise le lendemain devant la salle (putain, la sale feinte, j'en reviens pas moi-même).

Quant à nous, eh bien, un meilleur concert qu'au DNA malgré le peu de monde (comme quoi, hein?) et le mauvais son sur scène (un grand classique de l'émission).
Pas plus "de morceaux de Sport Doen" qu'à la Halloween Party par contre, contrairement à ce qui a été dit ici. La set-list était la même à une exception près (et qui concerne une reprise, en plus): "I Wanna Be Sedated" à la place d' "Alternative Ulster".
Certainement plus d'énergie et plus d'entrain, par contre. Que voulez-vous? On préfèrera toujours jouer devant 5 personnes enthousiastes (si, si, quand même) que devant une pleine charrette de bras-croisés.
C'est la vie...

Merci donc aux deux (!) membres du B.E.C. qui ont fait le déplacement ce soir-là alors que les sirènes de la débauche bruxelloise rugissaient à pleins poumons sur les hauteurs de la Place Van Meenen.

Et encore bon annif au roux (tant qu'à faire).



(*Boogie, il va sans dire).

Thursday, November 09, 2006



Sport Doen Goes Bel-RTL (2):

Dans le cadre de la Fête du Maitrank et donc de l'anniversaire de ce bon Jean-Luc (ce samedi 11 novembre au Magasin 4, au cas ou), Sport Doen a décidé de vous faire à nouveau un cadeau.

Il y a donc 5 EPs (ou mini-albums en français) "We are Sport Doen and You are Not" à gagner.
7 titres de riot punk bien comme il faut rien que pour vous et pour pas un centime.

Pour gagner un exemplaire, deux conditions: être sûr de venir au concert samedi (parce que c'est là et pas ailleurs que vous pourrez retirer votre prix) et envoyer un petit mail gentil (ben oui: gentil) à info@sportdoen.be.
Même pas de question, rien. Les plus rapides gagnent.

Date limite de participation: demain, vendredi 10/11/06 à 16h.

Allez, à vos claviers.

Monday, November 06, 2006



Hammer Horror, won't leave me alone!

Le lendemain de ces joyeuse agapes au DNA (voir post précédent) je trimbalais donc une semi-gueule de bois sous un crachin bien de saison aux alentours de la Chaussée d'Ixelles...
Quelle ne fût pas ma surprise de constater que le Bibliopolis local était bel et bien ouvert (un jour de Toussaint! Mécréants!). J'en poussais donc la porte et me mis à fouiller les bacs et autres étagères à la recherche d'un éventuel DVD à me mettre sous la prunelle en ce lendemain d'Halloween.

La pêche fût plutôt bonne et définitivement de circonstances, comme vous pouvez le constater:

-"Frankenstein s'est échappé" ("The Curse of Frankenstein"); de Terence Fisher (1957) avec Peter Cushing, Hazel Court, Christopher Lee...
L'un des classiques parmi les classiques de la Hammer.
Une adaptation comme toujours aproximative du roman de Mary Shelley, starring Peter "Les Grands Pieds" Cushing dans le rôle du Baron et un assez jeune Christopher Lee dans celui de la Créature.
Côté fifilles, d'aucuns ont déja largement vanté les mérites des habituelles (et effectivement assez shboïngs) Barbara Steele et Ingrid Pitt. Ici malheureusement, mauvaise pioche, on a droit à l'assez terne rouquine Hazel Court, loin d'être ma préférée au catalogue (si je puis me permettre).
Le film en lui-même est assez cheap: le Baron vit dans une demeure certes vaste mais au volume quand même fort éloigné de celui de l'habituel château. Ce qui permet de concentrer toute l'action du film dans trois décors très étriqués.
Le sommet de l'à-peu-près est atteint avec le maquillage du monstre qui, dans certaines scènes, s'arrête très visiblement au niveau du cou de Christopher Lee.
Bref, on se fend pas mal la pêche mais faut reconnaitre que l'ambiance gothico-kitsch qui fait le sel des productions Hammer est déja là et bien là.
Et ça fait plaisir à voir.

-"Dracula et les Femmes" ("Dracula has Risen from the Grave"); de Freddie Francis (1968) avec Christopher Lee, Veronica Carlson...
Rien que le titre français: tout un poème! On dirait une version film de boules produite par Marc Dorcel...
L'original "...has risen from the grave" à quand même plus de gueule, faut avouer.
Un des rares Dracula de la Hammer que je n'avais jamais vu et franchement, pas mauvais...
Bon, ça n'atteindra jamais les sommets franchis dans l'original ("Le Cauchemar de Dracula" in french) et surtout dans "Dracula, Prince des Ténèbres", LE chef-d'oeuvre de la maison de production britannique.
Mais celui-ci est quand même de fort bonne tenue.
Et surtout fort original. Ha ha!
L'essentiel de l'action se passe en ville (et même dans un curieux endroit mi-auberge, mi-boulangerie), le héros à une dégaine de jeune Roger Daltrey, Dracula est assisté par un prêtre fou et une servante nymphomane, bref c'est assez bien n'importe quoi!
Ajoutez à ça des "invraisemblances" (une scène dans laquelle Dracula se reflète dans l'eau! Hérésie!), un scénario tiré par les cheveux, un Christopher Lee cabotinant à outrance et surtout l'usage forcené d'espèces de filtres verts et rouges du plus pûr style psychédélique (on est en '68) et vous obtenez un OVNI horrifique absolument barré et jouissif!
Cerise sur le gâteau: la moins connue Veronica Carlson dans le rôle féminin principal.
Autre chose qu'Hazel Court, moi j'vous l'dis!

Rajoutez encore à ça "Le Bal des Vampires" de Polanski (1967), parodie plus vraie que nature des films de la Hammer avec l'une des rares apparitions de la charmante Sharon Tate (Polanski avait bon goût. Et finalement Charles Manson aussi... Pouf pouf...) et la version de 1941 de "Docteur Jekyll et Mr. Hyde" (de Victor Flemyng, avec Spencer Tracy et de toutes jeunes Ingrid Bergman et Lana Turner) et vous comprendrez que j'ai passé un assez bon lendemain de fête, DVD style!

Y a pas à dire, Hammer Films Rules!

Friday, November 03, 2006



Journal de Bord du Capitaine
Coefficient espace-temps: Bruxelles 31/10/2006

Halloween Party @ the DNA!

Tout viens à point à qui sait attendre!
Grosse fatigue de Blogger, donc, en fin de semaine dernière...
Un coup de slaptitude qui nous a empêché de poster pas mal de choses, à commencer par le compte-rendu du concert au DNA.
Qu'on se rassure (ou non) on va essayer de rattraper le retard.

A commencer par la Halloween Party, donc...

Un concert au DNA est toujours un moment de franche rigolade.
L'ambiance du lieu, dernier vrai caberdouche rock'n'roll de Bruxelles, est assez incomparable et contribue pour beaucoup au degré de plaisir qu'on prend à y jouer.
Du monde il y aura, des potes on croisera, le son pas terrible sera et le public statique restera mais comme il y aura de la buée sur les vitres et des pintes par paquets de trente, très vite on oubliera...

Non, mais allez, quand même...

Faut avouer que ce public de néo-branchouilles bruxello-bruxellois à bananes et rouflaquettes n'est paradoxalement pas le plus enthousiaste de la planète.
Tu auras beau faire cracher l'ampli, te renverser des draches sur la gueule ou faire des cascades avec ta chemise et ton micro, tu ne récolteras le plus souvent que des regards amusés genre "je bouge pas, là, parce que je vais froisser ma chemise mais qu'est-ce qu'on va rire quand je raconterais ça aux copains" ou bras croisés du style "j'en ai vu d'autres, je fréquente Recyclart, moi, Monsieur"...
Recyclart qui est d'ailleurs probablement l'autre haut-lieu du "haussons les sourcils" de la Capitale, soit dit en passant, mais bon... C'est une autre histoire!

Donc bref, du peuple il y avait (on a frôlé les 200 entrées payantes), les gens avaient somme toute l'air d'apprécier, voire de s'amuser mais c'est quand même dingue de se dire qu'il est plus facile de faire bouger dix personnes en province que deux cent dans la so-called "Capitale" (et dans un endroit estampillé "rock'n'roll", qui plus est)!

Enfin...

Pour en revenir au set proprement dit, malgré les problèmes de son inhérents au DNA il fût - je pense - assez bon.
Pas de voix sur scène bicause absence totale de retours mais c'est pas comme si c'était une surprise.
Un savonnage partiel sur l'enchainement "Speed City"/"Kevin Spacey" (pour la set-list complète, voire ici), une absence de réaction totale sur la reprise d' "Alternative Ulster" qui avait pourtant bien marché au Goes Classics et une amorce de pogo-à-deux (mais c'est déja mieux que rien) sur celle de "Holiday in Cambodia"...

Pas ce qu'on a fait - ou vécu - de meilleur mais une prestation honorable avec ce petit plus évident dû à l'affluence...

Nos camarades de Butcher Boogie ont quand à eux livré ce qui était probablement leur meilleure prestation depuis bien longtemps.
Rien de comparable en tout cas à ce qu'on avait pu voir au Sortie 23.
Court, efficace, en place, décomplexé, du tout bon psycho-punk'n'roll comme on aime.

Pour le reste, DNA et Halloween obligent, la soirée s'est poursuivie assez tard au bar.
De quoi contenter tout le monde, après tout: comme disait l'autre* "si je ne me rappele plus de tout, c'est que la soirée a été bonne"...

PS: (spéciale people et copinage). Merci à Chris de Perfecto pour ses commentaires éclairés et ses critiques constructives et mention spéciale à la demoiselle qui a passé tout notre concert front stage avec ses doigts dans ses oreilles.

On prend ça comme un compliment!


(*Pratin, probablement).