Sunday, May 06, 2007


Punk pas mort: Les 10 indispensables

(ou And Now, for Something Completely Different)

8.10. The Clash "London Calling"

Oui, je sais, on l'a déja dit - je l'ai même déja écrit moi-même - "London Calling" n'est pas vraiment un album punk.

En tout cas pas au sens premier du terme.

Et même au regard de la carrière de Clash (ou "des Clash" comme disent nos amis d'Outre-Quiévrain) en elle-même, ce n'en est pas vraiment un non plus.

Mais en fait, Clash est-il vraiment un groupe punk?

A ses débuts sans doutes...

Mais si les deux premiers albums ("The Clash" et "Give'em Enough Rope") s'en réclament fortement, c'est sans doute plus par esprit de rébellion, voire engagement politique que par réel choix artistique...

Car dès ce troisième opus (seulement), les multiples influences du groupe, déja présentes il est vrai à travers des titres comme "Police and Thieves", par exemple - commencent à prendre le dessus par rapport au côté férocement abrasif des albums précédents.

Bien sûr, des titres punks il y en a encore.

Mais pour être honnête, ils sont franchement minoritaires.
Ainsi, d'ailleurs que les chansons estampillées reggae (ou ska, ou dub) qui étaient précisément jusqu'ici leur autre marque de fabrique.

A côté de cela, sur ce qui était originellement un double album, nos amis Strummer/Jones et consorts effectuent un remarquable bond en avant en incorporant en quelque sorte l'esthétique punk à la mythologie rock'n'rollienne ("Brand New Cadillac") et aux racines de la musique moderne (jazz sur "The Right Profile", rockabilly sur "Wrong'em Boyo", pop sur "Lost in the Supermarket", etc.).
Bien sûr, certains des textes sont encore explicitement politiques ("London Calling", "Spanish Bombs" ou bien entendu "Guns of Brixton", le seul morceau écrit et composé par le camarade Simonon) mais il semblerait qu'en repoussant les barrières des styles ce soit ici sur le plan musical que le combat se joue.

Considéré par beaucoup comme une pierre angulaire de la musique rock, l'album - le premier réellement encensé par la critique et accepté par le grand public - sonne aussi en quelque sorte le glas du mouvement punk, dont il est issu.
Mais après tout, n'était-il pas normal qu'un mouvement dont le principal slogan était "no future" retourne à la poussière deux ans seulement après sa création?

Enfin, peut-on seulement parler de "London Calling" sans faire allusion à sa fameuse pochette?
Démarquage de celle du premier album d'Elvis Presley, la photo signée Pennie Smith et représentant Simonon fracassant sa basse sur scène est devenue une icône à part entière.
Mille fois copiée, jamais égalée, comme disait l'autre... (pour la petite histoire, la photo a été élue meilleure photographie rock'n'roll detous les temps par Q Magazine alors qu'au départ Pennie Smith ne voulait pas qu'on l'utilise, la considérant comme mal cadrée).

Bref, bref, bref, bref...

On l'aura compris: des paroles à la pochette en passant - inévitablement - par la musique, "London Calling" est devenu un album de référence. Un double album sans véritable concept mais dont l'éclectisme et la punk attitude font office de cri de ralliement.
Un album qui, par la somme de cultures et de styles qu'il arrive à brasser, sonne comme un classique indémodable, d'une modernité absolue, précurseur d'une certaine idée de la "musique du monde" - devenue depuis une bien vilaine expression par trop galvaudée - tout en ne reniant jamais son identité purement rock'n'roll.

Une perle.

Un classique.

Une légende!

4 comments:

Anonymous said...

Alors cette tournée française?
Toujours pas de journal de bord ici?

Cartman said...

Ca va viendre mais j'ai un peu la flemme et puis cette semaine es bizarre avec ce ferié, tout ça...

Donc: début de semaine prochaine.

Et idem chez Jean Gabin, d'ailleurs.

Cartman said...

"est" bizarre, bien entendu...

Anonymous said...

This is great info to know.