Thursday, October 26, 2006



Téléchargeou lou Massacrous!

"Les Massacrés Belges, vous connaissez?"

Pour ceux d'entre-vous qui auraient passé les 12 derniers mois enfermés dans une cave, Massacrés Belges c'est un collectif de groupes issus du côté "off" de la scène belge, qui fait la part belle à des genres peu ou pas exploités par les réseaux "officiels" parce que pas assez mainstream, pas assez "grand public", pas assez radiodiffusables.

Du punk à l'indus en passant par la noise, le speed rock ou le psychobilly, le collectif rassemble 21 groupes issus des 4 coins du Royaume. Ultraphallus, Bad Preachers, Sport Doen, Loadead, Butcher Boogie, K-Branding, Driving Dead Girl, Incobold, The Dancing Naked Ladies... sont leurs prénoms, Massacrés Belges est leur nom de famille.

Jusqu'ici ces 21 formations étaient regroupées sur une compilation distribuée gracieusement lors des concerts et autres événements festifs et rigolards, compilation par ailleurs épuisée depuis longtemps, victime de son succès.

Eh bien qu'on se le dise et qu'on s'en réjouisse, cette compile est désormais téléchargeable tout aussi gratuitement. Pour se la procurer, il suffit de se rendre sur le site ou sur la page MySpace du collectif et de suivre les instructions. Alors n'hésitez pas: le bonheur, c'est parfois simple comme un coup de click!

A part ça, Massacrés Belges c'est aussi pas mal de concerts, bien entendu, dont un pas plus tard que ce mardi 31/10 au DNA: Butcher Boogie et vos serviteurs pour une soirée peut-être pas déguisée mais très certainement furieusement rock'n'roll!

Pour toutes les autres activités, dont un Santacon Massacré au Magasin 4 le 23 décembre prochain, référez-vous à l'agenda, toujours sur le site.

Et d'ici là, bon massacrage!

Wednesday, October 25, 2006




Punk pas mort: Les 10 indispensables.

(ou And Now, for Something Completely Different...)


5.10. Ramones "Rocket to Russia"

Rien que la pochette!

Les perfectos, les baskets, les jeans, les poses... Jusqu'au noir et blanc qui en rajoute dans le genre "c'était le bon temps du CBGB*"...

Rien à faire, c'est la vieille classe...

Mais alors, une fois encore me direz-vous, pourquoi celui-là?
Pourquoi "Rocket to Russia"?
Pourquoi pas "Ramones" ou "Leave Home"?
Pourquoi pas "Road to Ruin", même, tant qu'on y est?

Parce que, si "Ramones" posait les marques d'un style qui deviendra classique - voire culte - et si "Leave Home" les prolongeait, avec "Rocket to Russia" les Ramones atteignent d'une certaine façon le sommet de leur art.

Certes, cela reste un album des Ramones, le groupe sur lequel il est par essence difficile de plaquer un label du "meilleur album". D'aucuns diront qu'à l'instar de ceux de Motörhead, ils sont "interchangeables".
C'est vrai, d'une certaine façon, bien sûr.
Mais comme pour la bande à Lemmy, il est bon de pousser la réflexion un peu plus loin.
Car si l'on creuse, il est bien possible que l'on déniche quelques pépites...

Bien entendu, le quatuor new yorkais a fondé toute sa carrière sur le fait que ses morceaux sont basés sur les fameux "trois mêmes accords".
Alors, qu'est qui fait que cet album-ci est différent des autres?
Les chansons d'abord, évidemment.
Probablement la meilleure série composée par le groupe pour un seul et même album.
Des chansons plus diversifiées qu'il n'y parait, d'ailleurs: du très rock'n'roll "Do You Wanna Dance?" au - forcément - surf "Surfin' Bird" (les deux reprises) en passant par les plus ouvertement punks "We're a Happy Family", "Sheena is a Punk Rocker" ou "Rockaway Beach", tout amateur de rock sans prise de tête y touvera son compte.
On y trouve même pour la première fois quelques ballades.
Et le plus étonnant c'est que même avec l'addition de ces morceaux plus lents jamais, au grand jamais on n'a l'impression que le tempo ne ralenti.

Car c'est ça la grande force des Ramones: allier un sens aigu du fun à une réelle efficacité, une puissance de feu jamais démentie, au service de morceaux ultra-courts (jamais plus de trois minutes).

L'autre atout de l'album, c'est sa production.
Beaucoup plus clean et plus précise que sur les deux premiers, ce qui lui donne encore plus de force.
Néanmoins, comme dans toutes les productions studio des faux frères, le son reste un peu étroit. On dira ce qu'on veut mais c'est toujours en live qu'ils prenaient leur véritable dimension, comme le prouve d'ailleurs le fabuleux "It's Alive".
Mais bon, ne boudons pas notre plaisir pour autant.

Au niveau des thèmes et des paroles on est en terrain connu et c'est sûr que des morceaux aux titres aussi évocateurs que "Cretin Hop" ou "Teenage Lobotomy" ne vont pas faire monter votre Q.I. de beaucoup de points.
"Pure, mindless fun", comme disait l'autre.

Bref, osons le dire: avant les errances spectoriennes d' "End of the Century" ou les divagations FM de "Pleasant Dreams", "Rocket to Russia" - sans avoir l'aspect révolutionnaire de leur premier opus - reste à sa manière, avec sa variété de tempos et ses mélodies catchy, le meilleur album des Ramones.

Et l'un des meilleurs albums de la fin des années '70.

Demandez au 1234's.

(*à noter un des maîtres-achats du moment: "The Definitive Story of CBGB", une double compile sidérante avec Television, Suicide, Patti Smith, les B52's, Blondie, les Dictators, les Stooges, le MC5, j'en passe et des meilleures! Et bien entendu avec les Ramones. Notes de pochettes exhaustives, splendides (mais trop rares) photos d'époque, bref: une merveille!)

Tuesday, October 24, 2006



Fais pas ton Jean Gabin!

"Les Fils de l'Homme" ("Children of Men"); d'Alfonso Cuaron.

Londres 2027. La Grande-Bretagne est devenu un état policier, totalement refermé sur lui-même. Les immigrés sont reconduits aux frontières et parqués dans des camps. Le monde extérieur est entre les mains des terroristes. La population est devenue stérile...
Et l'on vient d'apprendre la mort de l'homme le plus jeune du monde (né 18 ans plus tôt).
Dans cette ambiance d'apocalypse, un ancien activiste est recontacté par ses ex-compagnons d'armes afin de les aider à sortir du pays une jeune femme enceinte.
L'avenir de l'humanité?

Dire que l'on est loin d' "Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban", le précédent opus de Cuaron, est un délicat euphémisme.
Finis les artifices, les effets spéciaux à outrance et les décors gargantuesques: ici on tourne à l'économie, visiblement tant par choix artistique que pour de vraies raisons financières.
On use (et abuse?) du plan séquence, la photo et le cadre font dans le plus pur style documentaire - proche du reportage de guerre - et la majorité du film est tourné en rase campagne.
Ce traitement permet en tout cas de maintenir la tension tout au long d'une histoire qui ne manque par ailleurs pas de pleins et de déliés.

Pour ce qui est de la SF, on repassera aussi.
C'est tout juste si le futur est suggéré par une customisation ultra cheap des véhicules et la présence de quelques écrans plasmas pour faire genre.

Mais Londres donne l'impression d'être en proie à une gigantesque grève des éboueurs, le ciel est lourd et bas, des colonnes de fumée s'élèvent à l'horizon et les prés sont parsemés de bûchers ou brûlent les cadavres d'animaux.
L'ambiance est oppressante et l'on comprend bien vite que l'on est plus proche d'un film d'anticipation "à la Orwell" que de "Star Wars" et de ses sabres-lasers.
On pense beaucoup à "Brazil", l'humour en moins... Et bizarrement à certains épisodes de "Chapeau Melon et Bottes de Cuir" pour le côté bricolé, un peu système D...
A "V pour Vendetta" aussi. Bien que plus à la BD qu'à sa version filmée.

Passée l'introduction pétaradante qui brosse en trois flash infos et une explosion le portrait pessimiste d'une société en voie de disparition, le film se perd en une longue exposition avant de bifurquer brutalement vers une sorte de course-poursuite échevelée qui laisse malheureusement tomber en chemin les enjeux pourtant passionnants du film.
Quid par exemple de cette stérilité qui frappe la population comme une malédiction? On n'en connaitra jamais l'origine, le réalisateur préférant se focaliser sur la cavale de Theo (Clive Owen, presque trop sobre) et de sa protégée.

Entre-temps, Michael Caine cabotine en vieux hippie fan d'electro-indus, Peter Mullan en fait des tonnes en militaire pas si gentil qu'il n'en a l'air et Julianne Moore est evacuée en deux scènes et trois coups de cuillère à pot.

Heureusement, le propos se recentre dans la dernière demi-heure, une fois que l'on arrive dans le véritable camp de concentration où sont parqués les immigrants et autres clandestins.
On pense évidemment beaucoup à Guantanamo.
Trop peut-être, tellement le trait est parfois forcé.
Mais la tension et le malaise sont bien présents, culminant au cours de la scène la plus forte du film: le siège d'un immeuble et son bombardement par l'armée "régulière".
Difficile ici de ne pas penser à l'ex-Yougoslavie ou plus encore à l'imbroglio tchétchène.

Dommage qu'une fois de plus un final christique et tire-larmes vienne noyer ces louables efforts pour rendre crédible et pertinent un film d'anticipation toutefois solide et original.

Alors, "Les Fils de l'Homme" une semi-réussite?
Peut-être...
En tout cas un film politique ambitieux mais qui passe à côté de son sujet par une volonté trop affirmée de cèder aux sirènes du film de genre et une tentative presque désespérée de ne pas perdre son public en cours de route malgré une structure atypique et bancale.

Reste un parti prix esthétique audacieux, remarquable et original dans ses moindres détails (citez moi un autre film d'anticipation où l'on entend du King Crimson), qui procure un vrai plaisir du point de vue strictement cinématographique.
Une oeuvre hors normes s'il en est.

Un film d'action qui pense.
Peut-être pas trop, peut-être pas assez...
Mais qui pense.

Monday, October 23, 2006



Come on, you Yellow Bhoys!

Voilà. Donc ce fameux déplacement à Bruges c'est vraiment très bien passé. Excellente ambiance dans le car et au stade, des troupeaux de mouettes à observer, des corn-flakes liquides à boire (la bière NA, quelle invention du Diap'!), Eddy Tornado et les Scandaleux en tournée a cappela, bref, que du chouette, quoi...

Oui bien sûr, vous me direz "on a perdu"(admirez l'usage du "on", je deviens un vrai de vrai).
Mais allez, c'était la Coupe, c'était contre Bruges et franchement, nos ch'tits gars n'ont pas eu à rougir. Ils se sont même fort bien défendus.

De retour au Club House nous avons même pu serrer la main à la plupart d'entre eux. Que d'émotions!

Allez, encore une fois c'est pas l'endroit donc je m'arrête là. Si vous voulez en savoir plus, allez voir chez Nic.

Bien que d'après ce que j' y ai lu il est encore plus laconique* que moi.

L'Orval, que voulez vous...



(*pas de mauvais jeu de mots, merci)
(PS: puisque Nic se permet de poster des documents compromettants, à mon tour. Pour voir dav et Nic dans le bhus, cliquez ici)

Thursday, October 19, 2006



En vrac...

Deux-ou-trois-choses-qui-ne-méritent-pas-qu'on-leur-consacre-un-post-mais-dont-j'ai-envie-de-parler-quand-même.

-Les Bad Preachers ne joueront pas avec nous à Rixensart le 2 décembre prochain. Ils font ce jour-là la première partie de Nashville Pussy et Peter Pan Speedrock à Eindhoven.
Bon, faut avouer qu'on est contents pour eux. Et qu'on comprend leur choix.
Mais avouons aussi qu'on se pose à nouveau cette sempiternelle question: et pourquoi on en fait pas, nous, des belles premières parties comme ça?
Y aurait-il quelque chose qui cloche dans le "système Sport Doen"?
Mystère...

-Sport Doen a deux nouveaux morceaux. Le premier est un truc punk-pop-carré-à-la-Fat-Boys composé par Yves aux toilettes (ou en fumant une clope, ou les deux). Le second un brol math-punk-6-4-9-genre-"Kevin-Spacey-à-côté-de-ça-c'est-les-Ramones" composé par Gaston.
Le premier s'appele "Stephanie's Coat", le second "You Selfish Cunt".
Ceux qui comprennent l'anglais et qui trouvent un point commun entre ces deux titres gagnent un coup de pied dans les couilles.
Non mais!

-Sur le trajet du 59 entre Flagey et Maelbeek il y a pas moins de sept chantiers, tous plus pharaoniques les uns que les autres.
Et après ça on s'étonne que j'arrive en retard au boulôt... Pouf pouf...

-Tout le monde l'aura compris: Robert Frère est décédé hier à l'âge de 82 ans. Quelques semaines à peine après son comparse de "Double 7", Bernard Perpète.
Moi, je serais Marianne Périlleux, j'aurais chaud aux miches...

-Personne ne l'a remarqué et c'est bien dommage: hier le comédien Daniel Emilfork est mort lui aussi, au même âge. Grand monsieur du théatre, son physique inquiétant lui aura malheureusement valu d'être le plus souvent cantonné aux rôles de tueurs, de pervers ou de savant fou, du moins au cinéma. Ce qui ne l'a pas empêché de tourner avec Fellini, Polanski, Delannoy, Vadim, Clouzot ou plus récemment Jeunet et Caro ("La Cité des Enfants Perdus", photo ci-dessus).
La plupart des gens retiendront de lui son incroyable tronche. Moi je me souviendrais surtout de sa voix sépulcrale et de sa diction, inimitables.

-L'invité du Journal hier était Lewis Trondheim, l'une de mes idôles niveau BD. Le moins que l'on puisse dire c'est que le bonhomme entretien assez bien le mythe selon lequel les comiques sont dans la vraie vie des gens tourmentés.
A part ça il ressemble assez fort à la représentation qu'il donne de lui dans ses BD: un petit bonhomme à tête de rapace avec des très très gros sourcils.
C'est dingue!

-Et donc finalement, grâce au jeu des alliances et des trahisons visiblement très en vogue depuis ces dernières éléctions, Carlo Di Antonio * deviendra probablement bourgmestre de Dour.
Je ne ferais pas de commentaire sur la question, je laisse ça à d'autres qui voient toujours bien le complot qu'il y a derrière toutes les choses (suivez mon regard).
Je pense juste qu'il y a des chances pour que le festival aie encore de belles heures devant lui, allez.

Et sinon, s'il était possible d'un peu nous lâcher la grappe avec Michel Daerden ce serait bien, merci.

Parce que bon...

(* son site vaut son pesant de cacahouètes, faut avouer)

Monday, October 16, 2006


C'est l'Union qui sourit!

Oui, oui, je sais, c'est pas l'endroit.

Mais bon, on est contents quand même: en battant l'O.H. Louvain dimanche dernier (1-0), l'Union Saint-Gilloise s'est hissée à la deuxième place du classement de Division 2.

Du coup, emportés par une vague de joie bien compréhensible (et un ressac houblonné qu'ils n'avaient pas vu venir) les Bourrés de la Butte (a.k.a. Initials BB) se sont inscrits pour ce qui sera leur Premier Déplacement, dimanche prochain à Bruges pour le match de Coupe.

Voyage en car, dépassement des frontières naturelles de la Ville (le ring, quoi), observation probable de mouettes, etc., le périple risque d'être riche en rebondissements.

Si on survit on vous racontera...

Sinon, pour plus de détail quant à nos aventures footballistiques, je vous conseille plutôt d'aller voir .

Ici, c'est retour aux émissions normales.

Monday, October 09, 2006



Punk pas mort: les 10 indispensables.

(ou And Now, for Something Completely different...)

4.10. The Damned "Damned, Damned, Damned".

La question de savoir si "New Rose" est bien le premier 45 tours punk de l'histoire est finalement sans objet, si ce n'est au niveau du punk britannique et rien que de celui-là.
Et encore...
On peut de toute façon se dire qu'il y avait eu des précurseurs, essentiellement aux Etats-Unis. "New Rose", sorti en 1976 - un mois avant "Anarchy in the UK", aura donc l'insigne honneur d'être le premier single auquel fut accolée l'étiquette punk. Et puis c'est tout. Une façon de mettre un nom sur les choses, en fait...

Ce qui est certain c'est que l'arrivée de cette plaque et celle de l'album qui suivit doivent être saluées comme un événement dans le milieu du rock, tout simplement.

Précédant de peu les Sex Pistols (et n'ayant certainement pas bénéficié de la même couverture médiatique que ceux-ci), les Damned pratiquent un punk beaucoup plus rock'n'roll, fortement influencé par les Stooges dont ils reprennent d'ailleurs "I Feel Alright".

Ils ont aussi un avantage de taille en la personne de Dave Vanian, l'un des rares "vrais chanteurs" de la scène punk de l'époque dont les déguisements et autres facéties scéniques feront beaucoup pour la réputation du groupe.

Premier album punk, donc, "Damned, Damned, Damned" est un disque sans concessions, qui laisse la provoc aux Pistols et la politique aux Clash pour ce concentrer sur l'essentiel: le rock'n'roll!

L'ouverture rageuse de "Neat Neat Neat" avec la basse grondante de Captain Sensible ne laisse aucun doute sur les intentions du groupe: pas de prisonniers!
Certes, Dave Vanian doit encore travailler sa voix mais le côté "gothique flamboyant" est déja bien présent dans un titre comme "Feel the Pain", par exemple, qui doit beaucoup à sa fascination pour Alice Cooper.
Le reste du temps il se contente souvent de glapir et de hurler mais, avouons-le, avec un talent et une technique déja considérable, surtout en comparaison avec la plupart de ses collègues de l'époque.
Quant à Rat Scabbies, c'est à partir d'ici qu'il va asseoir son impressionnante réputation en tant que batteur, réputation qui le vera souvent se faire comparer à Keith Moon, rien de moins.

Mais si "Damned, Damned, Damned" est l'album d'une seule personne c'est définitivement de Brian James dont il s'agit.
10 des 12 titres sont en effet dûs à ses talents de composition, ce qui transforme l'album en une sorte d'hommage permanent au guitariste puisque celui-ci ne tardera pas à quitter le groupe (pour aller co-fonder les Lords of the New Church en compagnie de Stiv Bator).

Le 11ème et dernier de ces titres, exception faite de la reprise des Stooges, est sans doute le morceau le plus hallucinant du lot: "Stab Your Back", une déflagration punk de 57 secondes, signée Rat Scabbies.

L'album qui suivra, l'assez faible "Music for Pleasure" produit par le batteur de Pink Floyd, Nick Mason, confirmera que les Damned sont assez difficilement cataloguables, incluant dans leur influences des genres aussi divers que le garage, le new romantic, le psychédilisme et évidemment le gothique, style qu'il contribueront à créer quelques années plus tard via "Phantasmagoria" et son single "Sanctum Sanctorum"...

Leur carrière fût également des plus cahotiques, multipliant les splits, les reformations, les changements de personnels, voire même les changements de nom.

La lecture de leur biographie est une expérience en soi puisqu'on y voit apparaitre des noms aussi divers que ceux de Lemmy, Robert Fripp, Patricia Morrisson ou même Jon Moss (futur Culture Club!)!

A l'heure qu'il est, les Damned tournent encore.

Et même si leurs récentes prestations scéniques donnent à penser qu'il faudrait fixer un âge de retraite obligatoire pour les rocke(u)rs, on peut difficilement tirer un trait sur ce qu'ils ont été.

Ni oublier qu'ils fûrent les auteurs de "Damned, Damned, Damned", ce brûlot fabuleux.



(à noter que Les Slugs leur rendent hommage via la pochette de leur EP anniversaire "XV". La vie quand même...)



Friday, October 06, 2006



Baisse la tête, t'auras l'air d'un coureur!

On connait mon aversion pour les voitures et pour les automobilistes, ces vikings des temps modernes.
Cette propension à se comporter en toute situation comme si la rue leur appartenait et comme s'ils avaient droit de vie et de mort sur les piétons me hérisse au plus haut point.

Mais depuis quelques temps, ma vindicte a plutôt tendance a se focaliser sur une autre cible, moins dangereuse et moins polluante, certes, mais au final tout aussi exaspérante: les cyclistes!

J'en vois déja qui s'agitent en fond de court: "ouais, mais on peut pas stigmatiser les voitures et les cyclistes à la fois, faut être honnête avec soi même", "faut pas généraliser à partir de cas particuliers" ou encore le formidable "tu peux pas comprendre (et donc t'exprimer là dessus): t'es pas cycliste" (existe aussi en version "on voit bien que tu conduis pas" pour les automobilistes).

Oui mais oui mais non!

Pas généraliser à partir de cas particuliers, je veux bien mais alors faut d'abord me la montrer l'exception. Vous savez, la fameuse, celle qui confirme la règle?

De manière quasiment générale, le cycliste en ville à tendance à se comporter selon une règle simple: "j'ai pas de moteur, je ne suis donc pas une voiture mais j'ai des roues donc je ne suis pas un piéton. Je ne rentre donc dans aucune catégorie: le code de la route n'est pas fait pour moi, il n'y a aucune raison que je m'y conforme".
Ou mieux encore: "je n'ai pas de moteur donc je peux suivre toutes les règles applicables au piéton (quand elles m'arrangent) mais j'ai des roues donc je peux suivre toutes les règles applicables aux voitures (quand elles m'arrangent aussi)".
En bref, je fais mon petit marché... Je roule au feeling.

Pour le cycliste, c'est donc la porte ouverte à tout et n'importe quoi: brûler les feux, brûler les stops, refuser les priorités, ne pas respecter les passages pour piétons, zigzaguer joyeusement sur les trottoirs, dévaler les pentes à toute vitesse, traverser les carrefours à toute blinde, d'une traite et sans même ralentir... Advienne que pourra!

On a déja vu des cyclistes brûler un feu en le contournant par le trottoir puis, une fois arrivés de l'autre côté du carrefour, foncer sur les piétons qui traversent benoîtement au vert et dans les clous en s'accompagnant - en plus! c'est un comble! - de ding ding ding rageurs signifiant clairement "dégage de là, que j'm'y mette!".

Le fin du fin du séraphin, la technique à mille points sur l'échelle de l'Imbécile Couillon Cycliste, consiste quant à elle à s'arrêter lorsque le feu est rouge, à mettre pied à terre et à se pousser discrètement jusqu'à ce que l'obstacle soit franchi!
Ce qui, en language de la rue, s'appele "brûler un feu en schmet"!

Le comble évidemment étant que la plupart de ces Attila bicycles sont casqués, bottés, recouverts de tissus fluos et de catadioptres divers parce que, bien sûr, CE SONT DES USAGERS FAIBLES!
Et qu'ils se plaignent et qu'ils râlent et qu'ils gueulent! Même - j'aurais presque tendance à dire "surtout" - quand ils sont dans leur tort!
Comme si ce statut d'usager faible leur permettait de tout faire, y compris ce qui est interdit et surtout dangereux!

Et les piétons, c'est pas des usagers faibles, bredin?
Se faire renverser par un vélo, c'est pas dangereux peut-être?
On y risque pas sa vie?
Oh! Moins qu'avec une voiture, bien entendu. L'argument massue!

Alors bien entendu le cycliste joue sa vie quand il roule en ville. Bien sûr, les automobilistes ont des comportements totalement inciviques. C'est évident, on ne fait pas assez pour sécuriser les deux roues. D'accord, il n'y a pas assez de pistes cyclables. On pourrait continuer comme ça pendant des heures.

Mais tous ces problèmes, aussi réels soient-ils, sont ils des raisons suffisantes pour se comporter soi-même de manière éhontémment grossière, dangereuse et irrespectueuse?
La meilleure manière pour les cyclistes d'assurer leur sécurité ne serait elle pas de se conformer à certaines règles de conduite et de courtoisie?

Idem pour les piétons d'ailleurs. Mais c'est pas le sujet...

Ce qui est sûr c'est que sans ça la ville ressemble souvent à un beau Gordel.*

C'est pourquoi j'invite tous nos amis adeptes de la petite reine (en ce inclus ceux qui ont un petit panier à l'avant de leur véhicule dans lequel ils transportent une bouteille de mauvais vin chilien**) à faire attention à leur comportement sans quoi ils vont vite se retrouver en stage de conduite chez Adrien Joveneau.

Et ça leur fera les pieds, tiens.



(*jeu de mot. Jacques Capelovici, "Correspondances")
(**Merci Jean-Charles Bronson)

Thursday, October 05, 2006


Fais pas ton Jean Gabin!

"World Trade Center"; d'Oliver Stone.

11 septembre 2001.
On va pas vous faire un dessin: après que de gros méchants navions aient déclenché le Grand Incendie, les Tours font boum sur Nicolas Cage et Michael Peña leurs tiesses...
Les v'la coincés sous 6 tonnes de gravats. Il va falloir qu'ils s'organisent pour survivre...
Maria Bello (qui faisait joujou avec Aragorn dans le dernier Cronenberg) et Maggie Gyllenhaal (la soeur de l'autre) a.k.a. leurs femmes restées à l'extérieur, ont des raisons de se faire du mouron.
Non?

Ouais...
Alors avant tout, il faut quand même bien garder à l'esprit que le Oliver Stone qui a réalisé ce brol est le même que celui à qui l'on doit des choses comme "Platoon", "Né un 4 Juillet", "J.F.K." ou "Tueurs Nés".
Mieux: il faut aussi se dire que c'est lui qui dans sa folle jeunesse a scénarisé "Scarface" et "Midnight Express"!

Parce que quand même...

Il fallait bien qu'il se dise qu'il avait quelque chose à se reprocher pour signer un film aussi larmoyant et politiquement correct que ce gros soufflé à mi-chemin entre "La Tour Infernale" et "Desperate Housewives".

Lui qui jusqu'ici (enfin, jusqu'à "Nixon" en tout cas) s'était montré plutôt virulent dans sa critique des limites du système américain - à sa manière tonitruante et ampoulée, bien entendu - fait plus que mettre de l'eau dans son vin, il le noie.
Comme s'il devait des excuses à son pays pour l'avoir jadis si mal servi.

On s'attendait à un film sur les attentats, un gros machin-catastrophe lorgnant sur le film de guerre. On se retrouve avec un mélodrame presque intimiste qui en remet trois couches dans le pathos.
Les familles pleurnichent en coulisse et on se focalise tellement sur elles qu'on en finit par croire qu'il n'y a eu que deux victimes. Et encore...
Malgré le gigantisme du sujet, l'ampleur du traitement et l'énormité du décor tout est petit, réduit, mesquin.
Ca chipote, ça toussotte, ça ne décolle jamais...

Entre ce personnage de Rambo messianique venant sauver son pays "en guerre" et l'intervention de Jésus lui-même, bouteille de flotte à la main on n'en finit plus de se gratter la tête, tellement on est perplexe.

Pourtant ça avait plutôt pas mal démarré, avec les vingt premières minutes très réalistes, la caméra collant aux protagonistes jusqu'à l'intérieur des Tours.
Tellemment tripal qu'on en est presque surprit quand le drame surgit.
Et ça avait même fort bien continué, une fois les flics ensevelis et coincés.
Les meilleurs moments du film sont même à chercher là, dans la claustrophobie et les explosions souterraines. Dans le désir de survivre à tout pris de ces deux types qui s'encouragent l'un l'autre à ne jamais perdre pied.
Mais non, chaque fois qu'on se dit qu'on y est, qu'on arrive à l'os, à la substantifique moëlle, Monsieur Stone surgit et vous retire par le paletot jusque dans sa banlieue proprette ou des ménagères de moins de cinquante ans tombent en sanglots dans les bras de leurs parents, où des ados perturbés chouinent sur leur fête d'anniversaire évidemment gâchée, où des petites filles aux yeux de Bambi se demandent si elles reverront un jour leur gentil papa.
Les yeux se mouillent, la morve coule...

Ca dégouline de mièvrerie rose bonbon jusqu'a contaminer complètement la partie "réussie" et à la rendre inutile et complètement vide de sens.
La dignité du début d'effondre tout-à-trac et on se retrouve face à une sorte d'outil de propagande complètement schizophrène puisque s'y retrouvent quand même, éparses, les préocupations habituelle de son auteur: le rêve américain, le soucis de la démocratie, la guerre et sa représentation...

Une grosse boursouflure idiote, même pas désagréable à voir, juste creuse. Complètement creuse.

"World Trade Center"?
Sans doute le film qu'il ne fallait pas faire sur le 11 septembre...

Si tant est qu'il faille en faire un.


(PS: je tiens à préciser que je ne vais pas voir que des blockbusters et des séries B. J'ai aussi vu récemment "Quand j'étais chanteur" (très bon) et "Le Vent se Lève" (sidérant!) mais je ne me sens tout simplement pas les épaules assez larges que pour parler de films pareils. Wala. On sait jamais)




Wednesday, October 04, 2006




Dès que le vent tournera...

Oui bon, OK, ça tourne à la monomanie. Et puis c'est vrai, c'est pas bien de tirer sur une ambulance (quoi que, niveau ventes de son nouvel album, je parierais ma chemise King Prawn que ce sera bientôt tirer sur une limousine, plutôt) mais bon, y a rien à faire, j'aime bien dire du mal de cette bonne vieille trogne de radoteur bouffie à l'anisette.

Donc, je ne résiste pas à poster cette réflexion anonyme, glânée par notre excellent camarade dav au gré d'une de ses séances de googling acharné:


(...) quand Sarko passera et que ce sera la mode de critiquer les banlieues, on aura droit à son nouveau single:

Les racailles

Pas souvent très intelligent,
Même pas d'fric pour ses enfants,
S'ils ne deviennent pas délinquants,
Balayeur chez Auchamps.
Passent leur temps en dealant,
Meuf, drogue, caisses, tel est leur emplois du temps.
Les Racaaaaaiiiillleeees....

Oui, bon, c'est con, limite poujadiste (mais bon, c'est pas comme si Renaud n'avait pas recours au mêmes méthodes, non plus) mais après tout, on n'a que le bien qu'on se fait.

Et pour le coup, là, je kiffe sévère, comme dirait l'autre.


Journal de Bord du Capitaine
Coefficient espace-temps: Bruxelles 29/09/2006

Sport Doen Goes Classics!

Qui aurait cru que le véritable point d'orgue de cette rentrée ne soit pas Berlin mais Woluwé-Saint-Lambert?
Oh! Bien sûr, le périple berlinois restera à jamais grâvé dans nos mémoires comme quelque chose d'unique, de complètement à part. Mais d'un point de vue strictement "concert", le Goes Classics constitue une sorte de sommet.

C'était l'affluence des grands soirs, ce vendredi au Gué.
Le plus étonnant étant sans doute que la moitié du public était composé de gens que nous n'avons pas l'habitude de croiser lors de nos concerts bruxellois, lesquels drainent généralement un public de fidèles. Faut croire que les vieilles scies font encore recette, allez.

L'ouverture fût assuré avec brio par nos camarades des U'lers et des 1234's.
Un petit peu trop brillamment, peut-être: ces salopards avaient vraiment placé la barre très haut.
C'est donc relativement dans nos petits souliers que nous avons attaqué le set.
Faut dire qu'on avait bossé dûr et longtemps pour monter ce concert unique et que nous prendre une taulée nous aurait vraiment fait mal.

Rien de tout celà heureusement.
Dès les premiers accords de "Pretty Vacant" le public devient fou et ça va rester comme ça jusqu'à la fin du set.
Pogos endiablés - et chutes diverses, sing-along à tue-tête, envahissement de scène et autres kidnapping de micro se succèdent sans répit au gré d'un concert haut en couleur et bougrement réjouissant.

Remercions au passage nos invités: Fabrice (des 1234's), Jason (de Kung Fu '77), Ben (The Ventilators) et Bruno (Les Mélotrolls, Atatchin, Jerboa, Bruno Grollet Trio, Bruno Grollet's All Stars Band, Bruno Grollet and his Amazing Flying Machine, Toots Thielemans, Plastic Bertrand, Motörhead, Cannibal Corpse and many more) qui se sont tous acquités de leur tâche avec panache (oui, allez, n'ayons pas peur des mots).

Pas grand'chose à dire à part ça si ce n'est qu'on s'est vraiment amusés comme des fous, qu'on a pris un pied pas possible à jouer ces classiques et qu'on recommencerait bien un jour (d'ailleurs on nous l'a beaucoup demandé depuis) s'il n'y avait cette crainte de se transformer en groupe de bal.
Bal punk mais bal quand même...

Enfin, rien n'est perdu, on remettra peut-être ça.
Mais alors dans longtemps... Très longtemps!

En attendant et à la demande générale d'au moins une personne voici la play-list de cette magnifique soirée:

0. Intro: A Pistol for Paddy Garcia (The Pogues - Rum, Sodomy and the Lash).
1. Pretty Vacant (Sex Pistols - Never Mind the Bollocks).
2. I Don't Mind (Buzzcocks - Another Music in a Different Kitchen).
3. New Rose (The Damned - Damned Damned Damned).
4. Chinese Rocks (Johnny Thunders and The Heartbreakers - single).
5. Alternative Ulster (Stiff Little Fingers - Inflammable Material).
6. I Wanna Be Sedated (Ramones - Road to Ruin).
7. Hong Kong Garden (Siouxsie and The Banshees - single).
8. Oh, Bondage! Up Yours! (X-Ray Spex - single).
9. It's Alright for You (The Police - Reggatta de Blanc).
10. Dirty Old Town (Trad.).
11. Teenage Kicks (The Undertones - The Undertones).
12. 5 Minutes (The Stranglers - single).
13. Search and Destroy (The Stooges - Raw Power).
14. If the Kids are United (Sham '69 - single).
15. White Riot (The Clash - The Clash).
16. Holiday in Cambodia (Dead Kennedys - Fresh Fruits for Rotting Vegetables).
17. Fat Boys (Sport Doen (!) - We are Sport Doen and You are Not).
18. The Wild Rover (Trad.).

(Pour le concours, la réponse était évidemment "Captain Sensible". Bravo à Iulia qui a gagné le snul-kit et à Ben qui lui a soufflé).

Tuesday, October 03, 2006



Galerie my foot, oui!

Il est donc possible de créer des galeries photos avec Blogger mais le moins qu'on puisse dire c'est que le résultat est vraiment très laid.

Donc, contrairement à ce qui fût annoncé ici, c'est sur le site et non sur le blog que seront postées les photos de Berlin! Et ce dès que kooolman (onze wonderful webmaster) aura fini de manger son Xème cervelas de cheval.

En gros, te faudra encore attendre un peu avant de nous voir manger du chou au sucre (pour rester dans le gastronomique).

PS: avec un peu de chance, plein d'autres photos "historiques" de Sport Doen devraient être rajoutées en même temps. Patience, les biquets, patience!