Monday, October 09, 2006



Punk pas mort: les 10 indispensables.

(ou And Now, for Something Completely different...)

4.10. The Damned "Damned, Damned, Damned".

La question de savoir si "New Rose" est bien le premier 45 tours punk de l'histoire est finalement sans objet, si ce n'est au niveau du punk britannique et rien que de celui-là.
Et encore...
On peut de toute façon se dire qu'il y avait eu des précurseurs, essentiellement aux Etats-Unis. "New Rose", sorti en 1976 - un mois avant "Anarchy in the UK", aura donc l'insigne honneur d'être le premier single auquel fut accolée l'étiquette punk. Et puis c'est tout. Une façon de mettre un nom sur les choses, en fait...

Ce qui est certain c'est que l'arrivée de cette plaque et celle de l'album qui suivit doivent être saluées comme un événement dans le milieu du rock, tout simplement.

Précédant de peu les Sex Pistols (et n'ayant certainement pas bénéficié de la même couverture médiatique que ceux-ci), les Damned pratiquent un punk beaucoup plus rock'n'roll, fortement influencé par les Stooges dont ils reprennent d'ailleurs "I Feel Alright".

Ils ont aussi un avantage de taille en la personne de Dave Vanian, l'un des rares "vrais chanteurs" de la scène punk de l'époque dont les déguisements et autres facéties scéniques feront beaucoup pour la réputation du groupe.

Premier album punk, donc, "Damned, Damned, Damned" est un disque sans concessions, qui laisse la provoc aux Pistols et la politique aux Clash pour ce concentrer sur l'essentiel: le rock'n'roll!

L'ouverture rageuse de "Neat Neat Neat" avec la basse grondante de Captain Sensible ne laisse aucun doute sur les intentions du groupe: pas de prisonniers!
Certes, Dave Vanian doit encore travailler sa voix mais le côté "gothique flamboyant" est déja bien présent dans un titre comme "Feel the Pain", par exemple, qui doit beaucoup à sa fascination pour Alice Cooper.
Le reste du temps il se contente souvent de glapir et de hurler mais, avouons-le, avec un talent et une technique déja considérable, surtout en comparaison avec la plupart de ses collègues de l'époque.
Quant à Rat Scabbies, c'est à partir d'ici qu'il va asseoir son impressionnante réputation en tant que batteur, réputation qui le vera souvent se faire comparer à Keith Moon, rien de moins.

Mais si "Damned, Damned, Damned" est l'album d'une seule personne c'est définitivement de Brian James dont il s'agit.
10 des 12 titres sont en effet dûs à ses talents de composition, ce qui transforme l'album en une sorte d'hommage permanent au guitariste puisque celui-ci ne tardera pas à quitter le groupe (pour aller co-fonder les Lords of the New Church en compagnie de Stiv Bator).

Le 11ème et dernier de ces titres, exception faite de la reprise des Stooges, est sans doute le morceau le plus hallucinant du lot: "Stab Your Back", une déflagration punk de 57 secondes, signée Rat Scabbies.

L'album qui suivra, l'assez faible "Music for Pleasure" produit par le batteur de Pink Floyd, Nick Mason, confirmera que les Damned sont assez difficilement cataloguables, incluant dans leur influences des genres aussi divers que le garage, le new romantic, le psychédilisme et évidemment le gothique, style qu'il contribueront à créer quelques années plus tard via "Phantasmagoria" et son single "Sanctum Sanctorum"...

Leur carrière fût également des plus cahotiques, multipliant les splits, les reformations, les changements de personnels, voire même les changements de nom.

La lecture de leur biographie est une expérience en soi puisqu'on y voit apparaitre des noms aussi divers que ceux de Lemmy, Robert Fripp, Patricia Morrisson ou même Jon Moss (futur Culture Club!)!

A l'heure qu'il est, les Damned tournent encore.

Et même si leurs récentes prestations scéniques donnent à penser qu'il faudrait fixer un âge de retraite obligatoire pour les rocke(u)rs, on peut difficilement tirer un trait sur ce qu'ils ont été.

Ni oublier qu'ils fûrent les auteurs de "Damned, Damned, Damned", ce brûlot fabuleux.



(à noter que Les Slugs leur rendent hommage via la pochette de leur EP anniversaire "XV". La vie quand même...)



2 comments:

les fans de Sport Doen ! said...

Merci Sport Doen pour cette découverte !

Eh non, je connaissais pas ! Encore une lacune musicale comblée grâce à Cartman et avec l'aide de la Médiathèque de la CFWB.

On aura droit à une petite reprise de "Fan Club" au prochain Goes Classic ?

Anonymous said...

"Neat Neat Neat", plutôt.

Mais de toutes façons, le prochain "Goes Classics" c'est pour dans 14/15 ans, au bas môt...