Is it loud enough?
Motörhead à l'AB (27/11/2006)
Rien à faire, un concert de Motörhead ça reste une valeur sûre (oui, bon, sauf à Dour en 2000, d'accord!) un truc vraiment pas très fin mais au cours duquel tu es sûr de te prendre une bonne rouste. Musicalement parlant, bien sûr!
Du point de vue public, force est de reconnaitre que celui présent ce lundi était moins douteux que celui de l'année dernière (la tournée anniversaire) au sein duquel on comptait quand même pas mal de Hell's et autres individus louches aux cheveux gras et à la moustache tombante, aux bras bleutés par les tatouages artisanaux et aux cuirs ornés de symboles sudistes et autres fleurons d'une idéologie pour le moins nauséabonde, si vous voulez bien me passer l'euphémisme.
Dire qu'on s'en plaindra serait plus que mentir. Moins il y en a, mieux on respire*.
Bref, l'ambiance était plus détendue et bon enfant qu'il y a un an et c'était franchement pas plus mal, merci.
Niveau concert, le ton est donné d'entrée quand Lemmy et consorts font péter les bières et entâment "Motörhead" (quoi de plus logique?) en guise d'introduction.
Malheureusement le son est résolument pourri en ce début de set, mais l'ingénieur du son ayant décidé de retirer ses moufles au bout de trois-quatre morceaux, celui-ci s'améliorera nettement au fur et à mesure que la soirée s'avance.
Bizarrement assez peu d'extraits du dernier - et pourtant formidable - album "Kiss of Death" (même pas "Sucker" sur lequel j'aurai pourtant parié une tournée) mais pas mal de morceaux issus du précédent "Inferno" ("In the Name of Tragedy", "Whorehouse Blues", etc.).
Du côté des classiques les assez rares "Metropolis" et "Iron Fist" (enfin, rares pour moi mais je les ai pas vus 100 fois, non plus) côtoient des incontournables tels que "Ace of Spades", bien sûr, ou surtout le monumental "I Got Mine" dans une version d'anthologie qui sera sans doute l'un des moments les plus intenséments rock'n'roll de la soirée.
Mais quitte à sombrer dans les clichés, la palme reviendra quand même à la version longue et incendiaire d' "Overkill", en rappel, qui achèvera de mettre les plus résistants à genoux (à moins que ce ne soit la bière, je ne sais plus).
Bref, bref, de la toute bonne petite soirée, placée sous le signe du rock'n'roll, du fun décérébré et du déluge de décibels!
Parce qu'eh bien OUI, croyez-le ou non, ils ont encore joué plus fort que la fois passée!
Don't sweat it! Get it back to you!
(*tetcheu, ça rime! C'est beau comme un texte de Bernie Bonvoisin, dis donc! Mouarf!)
12 comments:
Hum...
Ils ont commencé par octor Rock, non ?
;-)
Doctor Rock, bien sûr...
Oui, oui, autant pour moi. C'était l'année dernière "Motörhead".
Je me disais aussi, "Octor Rock", c'est un remix de U2?
Et d'ailleurs, même pas. L'année dernière c'était "We are Motörhead".
Tetcheu! Je mélange tout!
Malheureusement, ça fait longtemps qu'il ne joue plus le titre éponyme. Une tuerie, pourtant (surtout l'intro à la basse).
Ceci étant, Doctor Rock ou WAM pour commencer le set, c'est pôô mal non plus, hein ?
Il est vrai. Dont acte, donc (oui: donc).
Désolé mais...c'était vraiement une soirée de merde. Le son était pourri mais peut-être pas autant que le public. Je ne me suis toujours pas remis de m'être rendu aussi innocement à ce qui ressemblait furieusement à un meeting neo nazi et c'est clair qu'on ne m'y reprendra plus. Que le concert soit bon ou mauvais, qu'ils aient joué tel ou tel morceau, je m'en tape, l'aspect le plus important de ce genre de soirée c'est surtout de ne pas en être. Tu es resté ? Fais quand mêem gaffe à la contagion.
Oui, ça reste le vrai problème. Mais comme je disais c'était déja moins grave que l'année dernière (ce qui ne change rien à l'affaire, bien entendu).
Et pour ce qui est de la contagion, ça ne risque vraiment pas d'arriver, rassure-toi.
Ha bon ? il s'est passé quoi l'année dernière ? Une minute de silence en souvenir d'Adolf Hitler ? Qu'est-ce qui selon toi attire un tel public ?
L'année dernière j'ai carrément vu un type (un Hell's en l'occurence)faire le salut nazi au milieu du bar). Le plus petit de la bande, bien entendu, mais entouré de grands malabars, comme ça si quelqu'un réagit, c'est baston assurée.
Ce qui explique que, honnêtement, cette année j'y allais avec un petit pincement, justement... Genre "j'espère que ce sera pas de nouveau comme ça". Et c'était pas comme ça, à mon sens. J'étais peut-être dans une zone neutre ou trop saoul ou trop myope ou trop naïf mais j'ai trouvé que c'était très calme, encore une fois.
Ce qui attire un tel public?
La musique, d'abord qui, avouons-le, est quand même une musique de bas du front (même si j'adore ça). Un certain decorum aussi, bien entendu.
Et cet imbécile de Lemmy arborant des croix de fer et autres artefacts de la même eau (même s'il s'est toujours défendu de soutenir l'idéologie et a toujours dit n'être fasciné que par l'esthétique. Ce que je considère comme une excuse très facile, d'ailleurs)n'a rien fait pour dissiper cette ambiguïté.
Maintenant, par rapport au groupe en lui-même je leur laisse quand même le bénéfice du doute. En dehors de ce que j'ai dit plus haut je ne les ai jamais entendu tenir des propos douteux et je n'ai pas l'impression que leur paroles véhiculent un quelconque message de ce type.
Donc, de là à les boycotter eux, il y a un pas que je ne franchirait pas.
Sinon, y a pas mal d'autres groupes (Rammstein, Laibach)qui devrait être niés de la même manière. Y a pas mal de groupes qui attirent aussi une frange de public d'extrème-droite mais de manière moins voyante et on y trouve rien à redire. Parce qu'on ne sait pas que quelqu'un est de droit parce qu'il n'arbore pas une panoplie de Hell's on peut fermer les yeux? Deux poids deux mesures?
Pour prendre un exemple con mais parlant, il y a énormément de rednecks purs KKK qui fréquentent les concerts de Springsteen aux States parce qu'ils sont persuadés que "Born in the USA" est un morceaux patriote alors que, bien au contraire, il s'agit d'un morceau extrèmement critique vis à vis de la politique reaganienne de l'époque. La présence de ces gens qui comprennent mal son message à ses concerts font-ils de Springsteen un facho lui-même?
Enfin, il est bon de ne pas faire l'amalgame. Le public "limite" (c'est un euphémisme, bien sûr) au concert de Motörhead était très voyant donc semblait omniprésent. Mais il ne faut pas oublier le reste du public (personnellement mes convictions me font plutôt pencher vers l'extrème inverse ainsi que la grande majorité de mes potes et on était très nombreux à ce concert-là).
D'ailleurs, ta présence le prouve également, même si tu n'es pas resté (ce qui est tout à ton honneur, d'ailleurs. A partir du moment ou l'on se sent pris en otage par quelque chose que l'on trouve puant, autant aller au bout de ses convictions et ne pas le cautionner).
Dans le chef de Lemmy, l'excuse de la fascination esthétique (de merde en passant), tu as raison, c'est de la vaste couille. Ce qui me gêne c'est que c'est toujours ces gros fafs qui s'imposent, qui intimident et finalement s'en tire confortés dans leurs certitudes de crétins.
Pour ceux qui ne seraient pas encore au courant, il y a un portrait de Lemmy en dernière page du Libé d'aujourd'hui.
Ca ne répond évidemment pas aux questions soulevées ci-dessus mais ça donne en tout cas l'image d'un type beaucoup plus fin et cultivé qu'on ne pourrait le croire de prime abord.
Et la photo qui l'illustre est très chouette.
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