
Journal de Bord du Capitaine
Coefficient espace-temps: Berlin 22-23/09/2006
Jour 2:
Le réveil est laborieux en ce samedi matin. La soirée de la veille laisse l'impression que des animaux seraient morts dans nos bouches.
Enfin, une bonne douche, un bon brossage de dents et il n'y paraitra plus...
L'excellent Walter participe à notre résurrection en nous préparant ce qu'il appelle lui-même "la mixture": un mélange de différents cafés solubles avec du sucre vanillé.
L'ensemble laisse dans les tasses une trace de marée noire digne de l'Amoco Cadiz!
Au cas ou on l'aurait oublié, on est à Berlin-Est!
D'ailleurs cette seconde journée sera riche en enseignements de ce côté-là.
Force est de constater que les est-berlinois ont gardé de la période communiste un sens aigu de la débrouille et de la récupération. On fait attention à ce qu'on boit et à ce qu'on mange, on se chauffe au charbon et surtout on passe son temps à récupérer des vieilles bouteilles pour toucher l'argent de la consigne.
Faut dire qu'en Allemagne, tout est consigné; même les bouteilles en plastique!
Et il n'y a pas de petits profits!
La matinée est passée en promenade dans le quartier, repérage de la salle où on joue ce soir, petit-déjeuner tardif (un buffet à 3 euros, mes amis!) et visite du Mur (enfin, de ce qu'il en reste: une espèce de grande pallissade recouverte de tags).
Après récupération de notre matos à la KvU, nous prenons congé de Walter et nous dirigeons en métro vers le centre-ville, histoire de jouer un peu aux touristes.
Et c'est là qu'on se rend compte de l'incroyable: il existe donc une ville plus ravagée par les travaux que Bruxelles!
Berlin est littérallement éventrée par les excavations diverses. Alexanderplatz est cernée par les grilles et les pallissades. Et l'affreuse tour de la télévision, plantée au beau milieu du quartier historique et visible à des kilomètres à la ronde n'arrange rien à l'affaire.
On flâne néanmoins sur Unter der Linden avant de se requinquer d'une grösse bier à consommer dans un transat! Ah! Les biergarten, quelle belle invention!
Le soir venu, nous rallions la Kastanienallee afin de pouvoir y installer le matos et espérer faire un soundcheck.
Le concert de samedi est lui aussi fort bon malgré la fatigue générale, mais le public est moins réceptif que la veille.
Malgré tout, ça se passe plutôt bien. Pas de pains, contrairement à la KvU et une énergie étonnante vu notre état à tous.
La salle est une petite cave sombre et encaissée, bien dans l'ambiance générale du quartier.
Nous suivent deux forts bons groupes: les allemands hardcore de Confused (from Frankfürt) dotés d'une chanteuse... comment dirais-je?... Charismatique! Et les suisses garages de Thee Irma and Louise dont je ne verais personnellement que le soundcheck.
Terrassé par la fatigue je vais dormir quelques heures dans la camionnette.
A mon retour, la fête bat encore son plein.
A se demander quand ces allemands dorment!
Il est quatre heure passée lorsque quittons Berlin, un peu comme des voleurs.
En effet, nous n'avons malheureusement pas trouvé de logement pour ce deuxième soir et sommes contraints de reprendre la route illico.
Après avoir tourné pendant plus d'une heure pour sortir de la ville nous nous arrêtons sur une aire d'autoroute pour y dormir une heure ou deux.
Eh oui! A 8h, il sera déja temps de repartir. Nous avons encore 770 kilomètres de parcs à éoliennes à traverser avant de retrouver Bruxelles...
Mais ce week-end berlinois restera gravé dans nos mémoires comme l'un des points d'orgues de la carrière de Sport Doen (que l'on espère encore longue et florissante, la paix et la félicité soient sur nous et nos enfants jusqu'à la dix-septième génération).
Et on espère y revenir bientôt...
(Bientôt sur le site: la galerie photo)