Thursday, September 28, 2006
Journal de Bord du Capitaine
Coefficient espace-temps: Berlin 22-23/09/2006
Jour 2:
Le réveil est laborieux en ce samedi matin. La soirée de la veille laisse l'impression que des animaux seraient morts dans nos bouches.
Enfin, une bonne douche, un bon brossage de dents et il n'y paraitra plus...
L'excellent Walter participe à notre résurrection en nous préparant ce qu'il appelle lui-même "la mixture": un mélange de différents cafés solubles avec du sucre vanillé.
L'ensemble laisse dans les tasses une trace de marée noire digne de l'Amoco Cadiz!
Au cas ou on l'aurait oublié, on est à Berlin-Est!
D'ailleurs cette seconde journée sera riche en enseignements de ce côté-là.
Force est de constater que les est-berlinois ont gardé de la période communiste un sens aigu de la débrouille et de la récupération. On fait attention à ce qu'on boit et à ce qu'on mange, on se chauffe au charbon et surtout on passe son temps à récupérer des vieilles bouteilles pour toucher l'argent de la consigne.
Faut dire qu'en Allemagne, tout est consigné; même les bouteilles en plastique!
Et il n'y a pas de petits profits!
La matinée est passée en promenade dans le quartier, repérage de la salle où on joue ce soir, petit-déjeuner tardif (un buffet à 3 euros, mes amis!) et visite du Mur (enfin, de ce qu'il en reste: une espèce de grande pallissade recouverte de tags).
Après récupération de notre matos à la KvU, nous prenons congé de Walter et nous dirigeons en métro vers le centre-ville, histoire de jouer un peu aux touristes.
Et c'est là qu'on se rend compte de l'incroyable: il existe donc une ville plus ravagée par les travaux que Bruxelles!
Berlin est littérallement éventrée par les excavations diverses. Alexanderplatz est cernée par les grilles et les pallissades. Et l'affreuse tour de la télévision, plantée au beau milieu du quartier historique et visible à des kilomètres à la ronde n'arrange rien à l'affaire.
On flâne néanmoins sur Unter der Linden avant de se requinquer d'une grösse bier à consommer dans un transat! Ah! Les biergarten, quelle belle invention!
Le soir venu, nous rallions la Kastanienallee afin de pouvoir y installer le matos et espérer faire un soundcheck.
Le concert de samedi est lui aussi fort bon malgré la fatigue générale, mais le public est moins réceptif que la veille.
Malgré tout, ça se passe plutôt bien. Pas de pains, contrairement à la KvU et une énergie étonnante vu notre état à tous.
La salle est une petite cave sombre et encaissée, bien dans l'ambiance générale du quartier.
Nous suivent deux forts bons groupes: les allemands hardcore de Confused (from Frankfürt) dotés d'une chanteuse... comment dirais-je?... Charismatique! Et les suisses garages de Thee Irma and Louise dont je ne verais personnellement que le soundcheck.
Terrassé par la fatigue je vais dormir quelques heures dans la camionnette.
A mon retour, la fête bat encore son plein.
A se demander quand ces allemands dorment!
Il est quatre heure passée lorsque quittons Berlin, un peu comme des voleurs.
En effet, nous n'avons malheureusement pas trouvé de logement pour ce deuxième soir et sommes contraints de reprendre la route illico.
Après avoir tourné pendant plus d'une heure pour sortir de la ville nous nous arrêtons sur une aire d'autoroute pour y dormir une heure ou deux.
Eh oui! A 8h, il sera déja temps de repartir. Nous avons encore 770 kilomètres de parcs à éoliennes à traverser avant de retrouver Bruxelles...
Mais ce week-end berlinois restera gravé dans nos mémoires comme l'un des points d'orgues de la carrière de Sport Doen (que l'on espère encore longue et florissante, la paix et la félicité soient sur nous et nos enfants jusqu'à la dix-septième génération).
Et on espère y revenir bientôt...
(Bientôt sur le site: la galerie photo)
Wednesday, September 27, 2006
Journal de Bord du Capitaine
Coefficient espace-temps: Berlin 22-23/09/2006
Jour 1:
On a dit de Berlin que c'était une ville foide et sale. C'est au contraire un endroit extrèmement chaleureux. Et pas plus sale que Bruxelles, au contraire.
On a dit de Berlin que c'était un endroit effrayant. Qu'à Berlin-Est, les gens se droguaient en rue. Qu'on s'y sentait mal à l'aise de manière permanente. C'est au contraire une ville très conviviale, grouillante de vie, verdoyante, architecturellement passionnante. Foisonnante, même.
On pense souvent des Berlinois que ce sont des gens froids et peu aimables. Il m'a pourtant rarement été donné l'occasion de rencontrer des gens aussi sympathiques et ouverts, dont on dirait qu'ils iraient jusqu'à se couper une main pour vous rendre service...
Bref, les vieux clichés sur Berlin et ses habitants ont la vie dure. Et ce n'est pas le moindre des mérites de notre city-trip dans la capitale allemande que de nous avoir permi de constater de visu à quel point ils étaient infondés.
Vendredi 22/09: il est passé 8h30 lorsque nous prenons la route à bord de notre rutilante camionnette de location. Le bouton du volume de la radio est cassé. On va donc devoir se passer de musique pendant 770 bornes. Dûr!
Un premier arrêt à Barchon nous permet de faire le plein de Bifi Rolls et autres Chocovits indispensables à notre survie en ces contrées hostiles.
Première constatation: l'Allemagne est bien le pays où il y a le plus d'éoliennes au monde! C'est sidérant! En bord d'autoroute, dès qu'il y quelques centaines de mètres carrés de libres, on y a plantés ces engins par dizaines. Et ce tous les deux ou trois kilomètres. C'est très con à dire mais c'est vraiment impressionnant.
Deuxième constatation: les stau(s) allemands ne sont pas une légende. Avant et après chaque grande ville, des bouchons titanesques vous empêchent d'avancer pendant des kilomètres. Ce qui n'arrange vraiment pas notre moyenne.
Arrivés à Berlin vers 17h30, nous mîmes même une bonne heure à atteindre la salle de concert, pourtant située à 10 minutes du Ring, à vol d'oiseau.
Une fois sur place, force est de constater que Berlin-Est est fort éloigné de l'image que nous nous en faisions. Quelque part entre le quartier résidentiel et le village métissé bobo-punk.
Très agréable en tout cas...
La salle est à l'avenant: bar multicolore à l'étage, salle recouverte de vieilles affiches de concert au sous-sol. On pense à La Zone, en plus bigarré.
La soirée s'avance, on s'installe, on (sound)checke, on est sidérés par le professionnalisme de l'ingé son, on boit de grandes bières dans de grandes bouteilles, on fait connaissance avec la gastronomie allemande (le chou au sucre... c'est... particulier!).
Le public semble clairsemé mais on s'en fiche un peu. On est suffisament contents d'être là. Et puis il y a des potes qui ont fait le déplacement spécialement de Bruxelles, alors...
En fin de compte, même si ce n'est pas vraiment la grande foule il y a quand même pas mal de monde.
Le groupe de première partie, Die Fickende Turnschuhe (littéralement: Les Baskets qui Baisent) propose un ska-punk énergique, agrémenté d'un violon presque tzigane. C'est festif sans jamais sombrer dans la kermesse même si c'est très... allemand...
Ils se fendent même de reprises étonnantes telles que "The Model" en allemand ou même "Non, Je ne Regrette Rien" en V.O. dans une version bien, bien punk.
Rigolo, tout ça!
Notre set est très long, selon nos critères (le fameux "long set" prévu pour Ciney) et agrémenté de nombreuses reprises. Tant qu'à faire, autant profiter de notre passage à Berlin pour répèter en partie la set-list du Goes Classics...
Dix-neuf morceaux! Plus d'une heure de concert qui passe à une vitesse incroyable tellement on s'amuse.
La fatigue aidant, il y a quand même pas mal de gros pains mais tant pis. L'énergie est là et est tellement communicative qu'on gardera certainement un meilleur souvenir de ce concert-là que de pas mal d'autres, pourtant irréprochables techniquement.
Et puis le public berlinois semble plus enclin à bouger et à manifester son enthousiasme que le public belge, visiblement. On va pas s'en plaindre.
Au cours du concert, nous passons une annonce pour essayer de trouver un endroit où jouer le lendemain soir, notre plan squat étant tombé à l'eau.
Et ça marche! Avant la fin du set nous avons déja plusieurs propositions!
La décision est prise: demain nous jouerons avec un groupe suisse et un groupe allemand dans un endroit nommé "Kastanie" (prononcez "Castagne").
Ca promet!
L'after-party au bar se prolongera jusque tard dans la nuit, en compagnie de Walter, notre hôte, un garçon d'une gentillesse presque paranormale et de nos comparses belges Manu, Olivier et Vadim qu'on ne remerciera jamais assez d'avoir fait le déplacement jusque là rien que pour nous voir*.
Et après une courte nuit sur le dûr plancher de l'appartement de Walter, nous voilà prêts à continuer l'aventure.
(suite au prochain épisode)
*(et pour aller au KitKat Club, bien entendu).
Thursday, September 21, 2006
La Rentrée des Gros Culs!
Y a pas que le punk dans la vie!
Comme il a déja été dit ici et là nous avons, bij Sport Doen, une tendance à nous complaire dans la fange épaisse du gros metal poisseux (du moins pour trois d'entre nous. Le quatrième c'est beaucoup moins sûr mais bon, il fait du kung-fu, aussi*).
Le metal... Ce que d'aucuns appelent encore "le heavy" (mais il leur sera beaucoup pardonné. Après tout, on ne peut pas vivre dans la hype et se tenir vraiment au courant de ce qui se passe au rayon "musiques de genre", hein?).
Un genre à part, oui, c'est rien de le dire. Avec de vrais gros morceaux de ridicule dedans.
Mais on s'en fout, on assume!
On assume et on est ravis car cette rentrée 2006/2007 s'est avérée riche en sorties... comment dire?... de poids!
Petite revue de détail avec par ordre d'entrée en scène:
-Slayer: "Christ Illusion": L'album qui fait trembler mes murs et achève doucement mes voisins subclaquants depuis la fin du mois d'août.
Le premier avec le line-up "historique" (c'est à dire depuis le retour de Dave Lombardo a.k.a. "Le-Meilleur-Batteur-du-Monde, now of Fantômas Fame") depuis "Seasons in the Abyss" en 1990.
Et sans doute le meilleur depuis cette époque. Brutal, inventif, sans concession...
Toujours pas sûr de vraiment capter le sens de leur textes ("Jihad"?) mais bon, d'un autre côté, un album qui dit bien fort que les religions c'est de la merde en bâton ne peut pas vraiment me déplaire. C'est un peu adolescent, mais c'est comme ça...
-The Bronx: "The Bronx": Là, petite claque quand même, faut bien l'avouer...
De prime abord, je le trouvais un peu trop braillard pour être honnête. Depuis, c'est powerplay dans mon salon, comme disait Alexandra Vassen quand elle n'avait pas encore une dégaine à finir chroniqueuse chez Ruquier.
Plus varié que ça pour un album aussi court et violent, c'est bien simple: y a pas!
Du hardcore au speed rock en passant par la ballade emo/mid-tempo, quasi tous les genres sont visités en à peine plus d'une demi-heure avec une classe et un talent jamais démentis.
S'emmerder en écoutant ça, c'est impossible, je vous l'dis!
PS: normalement le troisième album devrait s'appeler "The Bronx". Waaah! Qu'est-ce qu'on s'marre!
-Iron Maiden: "A Matter of Life and Death": Riez, riez... D'une certaine manière vous avez bien raison.
D'un autre côté, y a rien à faire: Maiden c'est toute ma jeunesse. Une espèce de réflexe madeleinedeproustien me pousse donc à acheter leurs albums, encore et encore...
Celui-ci commence assez mal, dans la caricature. Plutôt période "Piece of Mind", néanmoins. Y a pire, comme comparaison.
Après ça, ça se décante doucement pour évoluer vers des trucs un peu plus originaux, plus progressifs, longs, ampoulés, comme on aime.
Sympa et même rassurant, quelque part.
A noter qu'ils continuent à faire très fort niveau titres: le premier single s'intitule "The Resurrection of Benjamin Breeg"!
Rien que pour ça... (et pour la pochette, bien entendu).
-Motörhead: "Kiss of Death": Depuis "Bastards" pas un seul album de cette vieille baderne de Lemmy (61 ans au prochain réveillon) ne m'a réellement déçu. Celui-ci n'échappe pas à la règle: c'est rentre-dedans, rigolard, braillard, vrombissant, bref, c'est fun!
Dès l'intro - l'excellent "Sucker", futur classique en concert - on est pris au jeu de ce boogie graisseux à la bonne humeur communicative.
Plus varié que pas mal de ces prédécesseurs, "Kiss of Death" s'écoute facilement d'une traite. De préférence à fond les ballons.
Et ouais, il donne envie de sketter des millions de pintes!
ET ALORS???
-Walls of Jericho: "With Devils Amongst Us All": Ce qui frappe d'abord, c'est la photo! Qu'est qui est arrivée à la brave Candace? Où sont passé la couperose, les boutons, les cheveux gras? Qu'est il advenu du débardeur cradingue qui laissait voir sa peau de poulet recouverte de tatouages purs rednecks?
Ici elle est maquillée, habillée "convenablement" (comme dirait ma maman), ses cheveux sont propres et coiffés! Elle est presque jolie! (j'ai dis "presque", hein? Je vous vois venir). C'est la fin d'un monde!
Niveau musique c'est kif-kif: l'évolution est palpable; d'un hardcore sans concession vers quelque chose de plus catchy et mélodique, qui fait la part belle au choeurs de foot à reprendre à tue-tête et à des structures couplet-refrain plus classiques que par le passé.
Il y a même un morceau sur lequel Candace CHANTE! D'une étrange voix de petite fille éraillée, esquintée au Jack Daniels... Une petite fille prête à te latter les couilles si tu la regarde de travers.
Et, wé, ça j'aime bien...
Et si en fin de compte c'était elle, la femme de ma vie?
Je décoooooonne...
Docteur Jadot?
-Mastodon: "Blood Mountain": Alors là, pipi dessus!!! Y a pas de mots!!!
Aussi bien que "Leviathan"? Non: meilleur que "Leviathan"!
La claque! L'album de l'année, peut-être!
Allez, du calme!
En tout cas l'album qui pourrait bien remettre les pendules à l'heure avec ceux qui prétendent que "faire du bruit c'est souvent une manière de cacher son manque de talent".
Mais bon, pour ça, il faudrait qu'ils l'écoutent. Et qu'ils le comprennent.
C'est bien simple, il y a plus d'invention, de talent, de mélodie (Oui! De mélodie!), de folie et de virtuosité déployés ici en une minute que dans toute la discographie de... allez! Disons Depeche Mode (au hasard)!
Et tout ceux qui me rétorqueront qu'on ne compare pas les torchons et les serviettes pourront toujours aller mourir à Clabecq!
Pour ce que j'en ai a foutre...
*(Qu'est-ce que ça a à voir? Rien!)
Wednesday, September 20, 2006
Fais pas ton Jean Gabin!
"La Jeune Fille de l'Eau" ("Lady in the Water"); de M. Night Shyamalan.
Pour se remettre d'un drame personnel, Cleveland Heep, rondouillard et bégayeur, a accepté un poste de concierge dans une sorte de HLM privé (sic!) de la banlieue de Philadelphie.
Une nuit, il découvre une jeune fille dans la piscine du bâtiment. Celle-ci se révèle rapidement être une sorte de nymphe aquatique, personnage de conte de fées qu'il faudra aider à regagner son monde en dépit des dangers qui la guettent.
Jusqu'ici, j'étais plutôt fan de Shyamalan.
On pouvait écrire tout ce qu'on voulait sur lui: gloubiboulga mystico-naïf, manipulation, morale douteuse, effets faciles, protectionnisme... Totalitarisme même!
Rien n'y faisait!
Le bon client que je suis se régalait assez de ses scénarios à twists et de son indéniable sens de l'image.
La déception est donc ici à la hauteur de l'attente.
On l'avait quitté avec "Le Village" en se disant qu'il était sans doute temps pour lui de se renouveler, faute de quoi il allait finir par tourner en rond.
Il a du se dire la même chose puisqu'il nous livre ici une sorte de film-charnière. Lequel jouera sans doute un rôle important dans la suite de sa filmographie. Ou en tout cas dans le choix de la direction que prendra celle-ci.
Et le moins qu'on puisse dire c'est que ça n'augure rien de bon...
Certes, il faut garder à l'esprit que le scénario est tiré d'un conte qu'il a écrit pour ses enfants. Mais est-ce que ça excuse vraiment le fait que, d'entrée de jeu, le film sombre dans une espèce de cucuterie de compète?
L'histoire est plate, ridicule et téléphonée. Très vite, la naïveté se transforme en maladresse.
Les personnages secondaires sont inexistants, les tentatives d'humour pitoyables (le chicano qui ne se muscle qu'un côté du corps. Ah ah!), les rebondissements ahurissants (le Gamin Qui Lit Les Signes Dans Les Boites de Cornflakes, lui-même fils du Type Qui Voit l'Avenir Dans les Mots Croisés, voyez le genre...) et la morale christique une fois de plus... douteuse.
Alors oui, on peut y voir une réflexion de Shyamalan sur son statut de "créateur" et sur son oeuvre en général, à travers ce personnage principal qui doit en quelque sorte écrire l'histoire, la caster et la mettre en scène pour pouvoir aider sa protégée.
Mais ça n'en devient que plus gènant.
Que penser en effet de ce personnage de critique abject ou du fait que le réalisateur se soit réservé une espèce de rôle de gourou destiné à changer le monde et à mourir en martyr?
Et surtout que penser de ce ton, qui hésite toujours entre premier degré et humour (involontaire?) jusque dans les effets spéciaux, totalement grand-guignolesques?
Un film parodique à force de se prendre au sérieux?
Mystère et boule de bite!
Reste que d'un point de vue strictement technique le film se situe loin au dessus de tout ce qui se fait dans le genre. Avec un sens de l'image et de la mise en scène exceptionnels, magnifiés par la photo de Christopher Doyle, proprement sidérante.
Niveau interprétation, Paul Giamatti emporte tout sur son passage, un peu comme d'habitude, et Bryce Dallas Howard, physiquement presque transparente, fait finalement beaucoup avec peu de choses.
Mention spéciale à Sarita Choudury, dans le rôle de la femme du gourou-écrivain, la seule à déballer un grand numéro même quand elle est quasiment hors champ...
En fin de compte, un conte un peu neu-neu, un peu plat, un peu douteux... Pas désagréable à regarder mais oubliable presque aussitôt.
Dommage quand on considère la somme des talents investits.
En conclusion, Monsieur Shyamalan, et comme le disait mon prof de math à l'approche de la Toussaint: il est déja temps de vous ressaisir, mon gaillard!
Les beaubeaufs
Heureusement que je n'écoute la radio que le matin pour me réveiller.
Dans cette cage de farfadet qu'est la splendiiiide place Flagey, je ne capte en effet que BXL, la fucking "City Radio".
On peut imaginer pire, bien sûr.
D'ailleurs, force est de reconnaitre que point de vue proximité, infos régionales, tout ça, tout ça, c'est encore assez sympatoche.
Niveau musique, par contre, c'est une autre paire de manches.
BXL s'enorgueillit en effet - à grand coups de jingles - de représenter "le son pop-rock de Bruxelles"*.
Ce qui signifie qu'on y entend à peu près tout et n'importe quoi tant que c'est pas du hip-hop, de la techno ou du black metal norvégien.
Ce matin, les programmateurs m'ayant particulièrement soigné, je ne résiste pas à l'envie de vous faire part de quelques réflexions.
Au passage...
1. Qu'est-ce qu'on va bien encore pouvoir faire de Renaud à part l'empailler et l'exposer aux Musées Royaux d'Art et d'Histoire à côté des momies?
Parce que franchement, son dernier single (ou peut-être devrais-je dire "45 tours" pour rester dans l'anachronisme), "Les Bobos", c'est vraiment total portenawak. Alzheimer et Pierre Poujade qui frappent à la porte, bras-dessus, bras-dessous.
Convoquer dans la même phrase Vincent Delerm et Manu Chao, restos japonais et cinéma coréen, 4x4 et vélo, sans oublier de nous glisser en passant une bonne sentence réactionnaire du type "ils sont fiers de payer beaucoup d'impôts" (il était pas de gauche, Renaud, vers 1928?) c'est fort, quand même! C'est très fort!
Pauvre Renaud, voila ce qu'il est devenu: un vieillard hagard et rougeaud complètement largué par les évènements, qui radote dans son coin que "c'était mieux avant". Et qui, pour sentir que ça bouge encore, en est réduit à se taper les copines de sa fille...
Une autre idée: on peut aussi le coller à l'arrière d'une charette et le trimbaler dans les foires comme ça se faisait au Moyen-Age.
Après les ours dansants, le blaireau chantant...
2. Par le biais de quelle étrange mutation génétique Sting a-t-il bien pu évoluer de Police vers ce qu'il est devenu aujourd'hui? Une espèce de chanteur d'opérette pour ménagère de vraiment pas beaucoup moins de cinquante ans. Ca fait des années que je me pose la question et ça me laisse songeur.
Je me suis laissé dire qu'il allait bientôt sortir un disque de chansons baroques sur Deutsche Grammophon...
Et l'année prochaine?
Il reprend "Violettes Impériales" en perruque et haut-de-chausses sur un podium à la Foire de Libramont.
3. Je jure que quand j'ai entendu le nouvel (nouveau?) Ozark Henry ce matin, j'ai cru que c'était le dernier U2!
Je crois que ça se passe de commentaire...
4. J'aimais vraiment bien Jeronimo du temps ou il chantait que sa femme le trompait ou quand il nous parlait de son "éternel petit groupe". Ce que j'ai entendu ce matin m'a consterné! Il bascule vraiment de plus en plus du Côté Obscur de la Force, le gaillard! Ce qui le fait ressembler à un croisement bizarre entre Raphaël, Bénabar et Mickey 3D.
Lui, s'il continue à creuser ce sillon c'est tête d'affiche à l'anniv' de Maxime Daye qu'il va se retrouver.
Enfin... Respais!
5. Est-ce qu'il existe quelque chose de plus inoffensif que Dido?
Chais pas, faudrait tenter l'expérience: faire enregistrer un disque à une plaque de Gyproc.
Le pire c'est que je trouve même pas ça désagréable. Bien au contraire.
Quand je vous dit qu'il est temps que je consulte.
A part ça, aujourd'hui c'est le trentième anniversaire du métro...
On s'en fout?
Ah oui, tiens! On s'en fout...
*(ce qui, chaque fois, me fait irrésistiblement penser à quelqu'un mais je sais plus qui).
Tuesday, September 19, 2006
Punk pas mort: les 10 indispensables.
(ou And now, for something completely different...)
3.10. Dead Kennedys "Fresh Fruits for Rotting Vegetables".
Il y a des disques qui changent des vies. Il en est même qui en sauvent. "Fresh Fruits for Rotting Vegetables", le premier album des Dead Kennedys est de ceux-là.
S'il n'avait pas été là, j'aurais probablement fini assureur ou banquier.
Grâce à lui - et à quelques autres - j'ai découvert le punk et je me suis rendu compte qu'il y avait peut-être une autre vie, un autre monde, quelque part*...
Evidemment, c'est l'album de deux morceaux mythiques: "California über Alles", véhémente critique de la politique ultra libérale du gouverneur de Californie Jerry Brown et "Holiday in Cambodia", charge à peine voilée contre une certaine classe de yuppies/fils-à-papa, symboles de l'Amérique reaganienne.
Bien entendu, il appele au scandale avec des titres aussi clairement cyniques que "Kill the Poor", "Let's Lynch the Landlord" ou "Stealing People's Mail".
Bien sûr, c'est un disque sombre et torturé, comme l'indiquent ces chansons noires et désabusées que sont "Drug Me" ou "Chemical Warfare"...
Et oui ça choque, ça provoque, ça dérange, ça bouscule et ça gratte. Et puis ça hante... Oh, oui! ça hante...
Ouais, "Fresh Fruits..." c'est tout ça. Et c'est bien plus encore.
C'est la voix de canard cinglé de Jello Biafra, probablement l'un des meilleurs chanteurs au monde dans sa catégorie.
Ce sont aussi ses textes, politiquement abrasifs, drôles, corrosifs, déglingués!
C'est la guitare d'East Bay Ray, sorte de mitraillette surf et suraïgue en dehors de tous les canons du genre.
C'est la rythmique complexe amenée par le bassiste Klaüs Flouride et soutenue par la batterie quasi jazz du mystérieux "Ted" (remplacé plus tard par DH Peligro).
C'est un son venu d'ailleurs; aux antipodes de ce qui se faisait à l'époque et encore inégalé aujourd'hui.
C'est la naissance du hardcore-punk américain, ni plus ni moins. La pierre angulaire d'un style qui amènera une génération de suiveurs.
C'est aussi une attitude, un comportement, un engagement de tous les instants. Sans compromis. Sans tièdeur. Qui amènera d'ailleurs Jello Biafra à briguer le poste de maire de San Francisco et... à terminer à la quatrième place!
C'était aussi, pour nous, au milieu de pogos rageurs, l'occasion de se dire qu'on faisait partie de quelque chose. L'impression naïve qu'on pouvait tout casser, puis tout reconstruire. Qu'on existait, aussi...
Certes, il y en a eu d'autres. Et des bons. "Bedtime for Democracy", "Frankenchrist**"... Des EP's aussi, comme "In God We Trust, Inc.". Des singles incendiaires ou rigolards, comme "Too Drunk to Fuck" ou "Nazi Punks Fuck Off"...
Et puis il y eu d'autres groupes, bien sûr. Et d'autres musiques...
Mais rien, jamais, n'arrivera à la cheville de "Fresh Fruits for Rotting Vegetables".
L'album qui a changé ma vie.
*(pas qu'aujourd'hui je pose des bombes ou je milite pour Attac, non plus, hein. Mais bon, on se comprend).
**(et son célèbre poster "Penis Landscape" dû au talent de l'artiste suisse Giger (celui de "Alien", oui) qui leur valu un procès).
Monday, September 18, 2006
Sans rire, il aimait bien poncer...
Le comédien et animateur de télévision et radio Bernard Perpète est décédé lundi à l'âge de 45 ans, a annoncé lundi RTL-TVI dans son journal télévisé. Bernard Perpète, âgé de 45 ans, avait notamment animé les émissions de télévision "Bon week-end" et "Double 7" pour la RTBF. Il travaillait désormais pour des projets de RTL. Il poursuivait également une carrière théâtrale. Bernard Perpète avait été hospitalisé à Charleroi il y a quelques jours pour ce qu'il pensait être une mauvaise grippe. Il est décédé lundi après-midi, a précisé le Journal télévisé de RTL-TVI. (Belga).
N'empêche, avec des phrases aussi définitives que "C'est un grand moment de télé" (en présentant une planche à repasser) ou "...oui, mais avec du papier de combien de grammage?" (toujours à propos de poncer), le brave Bernard nous a fourni des nuits entières de fous-rires inextinguibles à s'en faire pêter les zygomatiques tout autant que la sous-ventrière, du temps ou il présentait le télé-achat sur feue - elle aussi - la chaine LTA.
Avec ses tout aussi inénarrables comparses Pierre Bail et Agathe Lecaron (By Jove, What a Casting!), il a repoussé les limites du surréalisme télévisuel à grands coups de perceuses à contre-percuteur intégré, de robots multi-fonctions-cafetière-filtre à piscine et autres produits qui nettoient la graisse incrustée tout en évitant la chute des cheveux.
Et rien que pour ça, il méritait son hommage.
So long, Berre, et puisse ta mort nous rappeler que ce n'est pas le patronyme qui fait l'homme (oui, bon, il est tard aussi, hein!)
Interview, là haut sur la montagne!
Ce jeudi soir à partir de 21h00, Sport Doen passe en direct à l'interview sur Perrine FM (Haute Savoie, comme la dame de l'autre) dans l'émission Rock en Folie.
Vous n'habitez pas les belles montagnes de France ou de Suisse, qu'à cela ne tienne, l'émission est écoutable sur le web sur Rock en Folie , il y a même un forum et un chat en direct pendant l'émission.
L'interview sera en outre rediffusée sur: La grosse Radio (Web), Radio Atlantis (FM en Bretagne), Radio Liberté (FM en Alsace), Radio RC2 (FM Rouen), Radio RDM (FM Lorraine), et sur Radio Zig Zag (FM pays de Romans et Vallée du Rhône) bref c'est un petit tour de France qu'on nous propose....
Le lendemain sera le jour du départ pour Berlin! On prendra des photos de ce city-trip et on les mettra en ligne ici-même!
Wednesday, September 13, 2006
Fais pas ton Jean Gabin!
"Isolation"; de Billy O'Brien.
Dans une ferme isolée quelque part dans le trou-du-cul de l'Irlande, Dan, fermier solitaire doit assister l'une de ses vaches qui s'apprête à mettre bas. Mais Dan n'est pas QUE solitaire, il est aussi fauché et son entreprise est au bord de la faillite. Pour gagner un peu d'argent il a accepté qu'un laboratoire de biotechnologie soumette son bétail à de mystérieux tests de fécondation. Ouh la la, que tout cela va mal tourner.
Et voilà! Personne n'en rêvait, ils l'ont fait: "Alien à la ferme"!
L'entreprise agricole remplace le vaisseau spatial mais à part ça tout y est: la créature qui sert d'intermédiaire entre le monstre et ses victimes (ici un veau à crocs!), le parasitage, l'incubation dans un être vivant dont il s'extirpe violemment une fois parvenu à maturité, la bête qui grandit à toute vitesse et même une course-poursuite en dessous d'un plancher en lieu et place des conduits d'aération.
Le film est irlandais, donc tourné à l'économie: 5 acteurs, 3 vaches, 1 décor, des effets spéciaux à base de tripoux et patates pour tout le monde à la cantine le midi...
Et ça marche!
A des années-lumières des grosses production américaines, le film tire parti de ses limites, installant le suspense et l'angoisse grâce à des choses anodines: la lumière, la ferme, les vaches, un plan sur un tracteur, une étable...
L'horreur est essentiellement organique et le résultat plus crade que gore. On baigne en permanence dans le nauséeux: sang, tripes, excréments, fluides divers... Dans le style, la scène de la mare-à-purin se pose même en modèle du genre...
Le scénario est basique mais le sous-texte brasse large; conviant tour à tour, OGM, manipulations génétiques, isolationisme économique, excès des directives européennes* ou drame des PME écrasées par les multinationales dans un grand melting-pot altermondialiste complètement cintré.
Très soigné visuellement (bien qu'ici aussi on abuse un peu de la caméra portée et du montage hystérique), original dans son sujet et dans son traitement, le film tire sa force de ce que l'horreur surgisse de la banalité. Et arrive à rendre presque crédible son histoire de veau mutant mangeur d'homme, ce qui est déja un exploit en soi!
Bref, après un démarrage un peu lent et une mise en place laborieuse, "Isolation" se construit sur une efficace montée de la terreur qui culmine dans un affrontement final classique mais plutôt couillu. Dommage d'ailleurs que ce soit pour déboucher sur un épilogue aussi stupidement téléphoné.
On sort néanmoins de là avec l'impression d'avoir vu quelque chose de différent, de plus original et de plus malin que la moyenne. Une solide série B de SF roublarde, qui a au moins le mérite de ne pas prendre ses spectateurs pour des cons.
Et puis on repense: "veaux mutants"!
Et on rit.
Meuh!
*(spéciale dédicace à dav).
Tuesday, September 12, 2006
Journal de Bord du Capitaine
Coefficient espace-temps: Ciney 08/09/06
Ce vendredi soir nous participions donc au Punkomatic, quatrième du nom, un chtit festival punk (d'où le nom, oui) organisé par la MJ de Ciney.
Un désistement massif de notre fan base nous avait permis d'organiser un concours pour faire gagner des places sur la guest-list à des spectateurs méritants. Nous avions trois gagnants, malheureusement deux d'entre-eux seulement ont pu faire le déplacement. Et dans l'effervescence de la soirée, nous n'avons même pas réussi à les croiser... On essayera de mieux s'organiser la prochaine fois, car prochaine fois il y aura, promis.
Arrivés sur place après l'habituel ravitaillement en Bifi Rolls et Chocovit (voir ci-dessous) nous avons d'abord été soufflés par la magnificence des lieux: c'est peu dire que le Château St-Roch à de la gueule... Franchement, le jour ou une MJ bruxelloise pourra s'enorgueillir de pareils locaux il fera chaud...
L'accueil fût à la hauteur des lieux: plus sympathique et dévoué, tu meurs!
Niveau concerts, nous n'avons pu qu'entrevoir le second groupe - B.P. Buckshot - qui terminait son set comme nous arrivions. Suivait Billie Bolley and the Degenerates avec qui nous avions déja eu l'occasion de jouer lors des Fêtes de la Musique Massacrées. Leur punk basique est des plus sympathiques mais, les gars, faudrait avoir un peu moins l'air de vous emmerder sur scène! Franchement, ça donne pas vraiment envie d'aller vers vous.
Enfin...
Dernier groupe de la soirée avant vos serviteurs: les anversois de 2Fatties and the Bloody Beerbois.
Et la franchement, on va pas dire que c'était la claque mais force est de reconnaitre que ça dépote sévère. Un streetpunk énergique, mâtiné de oï, très en place, pour un show vraiment roots qui faisait plaisir à voir. Un peu lassant sur la longueur peut-être mais c'est vraiment pour chipoter. Les membres du groupe sont bien sympathiques en plus, ce qui ne gâche rien. On espère vraiment rejouer avec eux. Et pourquoi pas de leur côté de la frontière linguistique, cette fois-ci?
Et Sport Doen, me direz vous?
Eh bien, si le concert de ce soir-là n'était pas ce que nous avons fait de meilleur niveau précision (faut dire que Fred VDH n'entendait pas grand'chose dans son retour) je crois que nous avons bien compensé point de vue énergie. Un seul vrai pain, sur l'enchainement "Fat Boys"/"Back to Work" (c'est un comble) et deux ou trois glissades, notamment dans les intros de "Kevin Spacey" et "Holiday in Cambodia".
On a connu pire, allez...
D'autant que le public était bien présent, tant en nombre qu'en mouvement...
Une remarque cependant: était-ce bien nécéssaire de nous demander un set plus long que ceux que nous présentons d'habitude si c'était pour nous empêcher de le jouer jusqu'au bout?
Malgré cela, ce fût quand même une toute bonne soirée, entâchée cependant par la mystérieuse disparition de mon sac-à-dos, lequel contenait entre autres mon micro et tous les textes de Sport Doen.
Comme je le disais ailleurs, y a pas mort d'homme mais on a connu de meilleurs moyens de terminer un concert.
Au final, je peux dire qu'en tout cas on espère s'amuser autant à Berlin, les 22 et 23 septembre prochains.
Mais de toute façons, quoi qu'il arrive une chose est sûre: va encore y avoir du sport!
Friday, September 08, 2006
Thursday, September 07, 2006
Sport Doen goes BEL-RTL (1):
Toujours eu envie de voir un concert de punk dans les coulisses? Et bien ce vendredi ce sera possible!
Le premier blogger à nous envoyer un mail à info@sportdoen.be sera inscrit sur notre guest-list ce vendredi 8 septembre au Chateau St Roch de Ciney.
Au programme concerts à l'oeil, pintes avec nous, votre trombine sur ce blog dès samedi (on va immortaliser l'événement, hein!), blabla enzovoort...
Et pour tout ça, même pas une petite question... c'est le plus rapide qui gagne!
Go!
Wednesday, September 06, 2006
Fais pas ton Jean Gabin!
"Ils"; de Xavier Palud et David Moreau.
Un couple de jeunes français installés dans une grande maison isolée de la banlieue de Bucarest...
Un soir, alors qu'une pluie battante fait rage à l'extérieur, d'étranges phénomènes commencent à se produire. Des voix lointaines au téléphone, des bruits derrière les volets. Bientôt, c'est sûr, le couple n'est plus seul... De mystérieux agresseurs font le siège de leur demeure...
Curieux objet que celui-là…
Sorte de "Blair Witch Project" meets "Delivrance" à la française (mais tourné en Roumanie).
Ou "Les Carpates ont des Yeux", si vous préférez...
Résultat?
Un film hybride, limite bâtard. Comme souvent les séries B made in France.
Un décor original mais surutilisé: vingt minutes de télés qui grésillent et de gros plans sur des poignées de portes... Oui, bon. Et si on passait à autre chose?
Des choix esthétiques couillus mais éprouvants: tout filmer caméra à l'épaule c'est courir le risque de provoquer la nausée, voire la gerbe. Le montage au hachoir n'arrange rien. Gros travail sur le son et la photo (crapoteuse et inventive) néanmoins.
Une ambiance glauquissime mais un recours trop systématique aux effets faciles: Boum, la porte! Bang, les volets! Flash, les phares! Mwaaaw, le baillement!
Deux points tout à fait positifs quand même:
-Un couple d'acteur solides auxquels il est possible de s'identifier: Michael Cohen, sorte d'Edouard Baer en plus jeune et vaguement plus viril et Olivia Bonamy, toujours sympathique surtout quand elle cours dans la forêt en remuant du popotin, recouverte de sueur et d'écchymoses.
-L'utilisation habile d'archétypes de la terreur "au quotidien": les inconnus dans la maison et la forêt la nuit, par exemple. Chais pas pour vous, mais chez moi ça marche. Trouillomètre à zéro assuré.
Ajoutons à ça le suspense habilement entretenu quant à l'identité des agresseurs et le refus de tout surenchère dans le gros gore inutile et on obtient un honnête survival comme on en faisait dans les années '70. Bancal mais attachant...
Reste le rebondissement final, glauque et perturbant, qui vaut son pesant de violettes, surtout quand on prend en considération la fameuse tagline "inspiré de faits réels".
C'est lui qui fait la force et l'intérêt du film, installant un malaise durable, qui devrait poursuivre le spectateur lambda, habitué aux films d'horreur "classiques" longtemps après la fin de la projection.
En nous plaçant en quelque sorte dans une position de voyeur, il finit par nous poser des questions sur nous même et notre rapport à la violence.
Plus chiadé que ça en à l'air et finalement pas anodin.
Reste à savoir, après "Hostel", quel sera l'impact d'un film pareil sur le tourisme en Europe de l'Est...
Tuesday, September 05, 2006
Ca ne mange pas de pain et ça fait toujours plaisir!
Nos excellents camarades de Kung Fu 77 ont les honneurs du journal Le Soir d'aujourd'hui.
On y parle d'eux et le la grosse radio une webradio d'outre Quiévrain qui vous permet de proposer vos MP3 en demande de diffusion. Chouette initiative qui permet aux groupes d'avoir un feed-back sur ce qu'ils créent.
Les internautes, ainsi qu'un comité de la grosse radio votent pour ou contre l'intégration du MP3 dans la playlist de la radio tout en pouvant laisser un commentaire sur le site. Il faut récolter plus de 65% de "pour" dans les deux catégories pour être diffusé, pas simple!
Un exemple? Fat Boys est actuellement en demande de diffusion! Cliquez ici pour vous rendre compte du comment ça fonctionne.
Monday, September 04, 2006
Punk pas mort: les 10 indispensables.
(ou And Now for Something Completely Different...)
2.10. The Stranglers "Black and White".
En 1978, lors du lancement de "Black and White", les Stranglers avaient convié les journalistes à une conférence de presse en... Islande!
L'excursion fût mémorable, entre les séances de photographie dans des drakkars ou sur des geysers, J.J. Burnel insultant comme à son habitude l'assemblée ou un concert à Reykjavik où - selon eux - étaient présents à peu près 60% de la population mâle locale et où le jeu à la mode consistait semble-t-il à se fracasser des bouteilles sur le crâne...
Le plus cocasse dans l'affaire est la mésaventure survenue à l'un des plumitifs dans le bus qui ramenait les participants à l'aéroport. Extêmement snob et sûr de lui, il décida de défier Burnel dans un concours de "binge drinking".
Mal lui en pris, puisque, non seulement il fût battu à plate couture mais les Stranglers profitèrent de son ébriété déjà bien avancée pour l'achever en lui forçant une bouteille de Vat '69 dans le gosier.
La pauvre épave fût ensuite placée dans un fauteuil roulant et abandonné dans l'aéroport où il reprit ses esprits bien des heures plus tard.
Sa valise, dans laquelle se trouvait son passeport était quant à elle déjà en route pour l'Angleterre. Il fût donc contraint et forcé de rester plusieurs jours supplémentaires en Islande, le temps pour son ambassade de lui fournir de nouveaux papiers.
La légende veut que sa mésaventure lui coûta son job et qu'on le recroisa, des années plus tard, sur une plage de Brighton, transformé en véritable clochard.
"Les Stranglers m'a tué" en quelque sorte...
Mais pourquoi est-ce que je vous raconte cette anecdote, me direz-vous?
Eh bien parce qu'elle coupe court à toutes véléités de considérer les Stranglers comme n'étant pas un groupe punk.
Car en effet, si le groupe se démarqua bien vite de la meute des crêtards estampillés '77 par sa volonté de produire une musique plus complexe et plus recherchée que la plupart, il avait surtout ce qui manquait à pas mal de ses collègues contemporains: L'ATTITUDE!
Et c'est ça qui - toujours - à fait la différence entre la bande à Burnel et une cohorte de suiveurs mal dégrossis que la bienscéance m'interdit de citer ici.
Bien! Mais alors, pourquoi "Black and White"?
Pourquoi pas "Rattus Norvegicus" ou "No More Heroes" (bien plus punks!) ou encore "The Raven" (au contraire bien plus pop!)?
Justement parce qu'il se trouve à la charnière entre ces deux extrèmes de la carrière du groupe. Plus ouvert à l'expérimentation, moins rugueux et surtout moins brouillon que ses prédécesseurs, "Black and White" contient néanmoins suffisamment d'énergie punk et de folie rock'n'roll que pour être considéré comme indispensable.
Conçu initialement pour être divisé en deux faces, une noire et une blanche, chantée l'une par Hugh Cornwell, l'autre par J.J. Burnel, l'album traverse un genre étonnamment varié de styles (de l'ovni post-reggae "Nice'n'Sleazy" à l'épique "Toiler on the Sea") marqués par la basse-bombardier de J.J. et les nappes de clavier de Dave Greenfield, le Ray Manzarek punk.
Si un seul des titres peut être réellement rattaché à une conception classique du punk ("Hey! (Rise of the Robots)" avec Lisa Logic de X-Ray Spex au saxophone), l'ensemble est suffisamment agressif, sombre et perturbant, tant dans les thèmes ("Tank") que dans leur exécution que pour rester fidèle à l'image très "rentre-dedans" du groupe.
Les textes, cyniques et empris d'un humour rageur, finissent de conforter l'auditeur dans cette opinion.
Il suffit de savoir que "Sweden", se moquant ouvertement de la Suède ("Sweden, the only country where clouds are interesting") fût distribué en suédois dans le pays concerné pour se faire une idée du niveau de gaudriole de l'affaire.
Et que penser de la célèbre phrase de Burnel dans "Threatened": "give me a piece of my mummy, she was quite close to me"?
Finalement, qu'il me suffise de dire qu'a la réécoute, "Black and White" reste d'une fraîcheur étonnante tout en dressant un tableau assez clair de ce que devait être le paysage musical - et sans doute social - de l'Angleterre de ces années-là.
Comme le résume magnifiquement la traduction du message en morse qui clôture l'album: "Mother Earth, we are fucked!"
Pas drôle, non. Pas drôle.
Les Casualties seront de passage chez nous en décembre! Initialement prévu à la Lintfabriek, des rumeurs annoncent ce concert à l'Hof ter Lo (toujours à Anvers) pour fêter les 30 ans du punk. A l'affiche avec les américains, Funeral Dess et certainement d'autres...
Pourquoi pas nous?
Le plus simple étant de demander à l'organisateur, n'hésitez pas à envoyer un petit mail à info@heartbreaktunes.com leur demandant si nous serons à l'affiche le 09-12.
Attention, pas de spam, c'est pas gentil et très emmerdant!
Friday, September 01, 2006
Punk pas mort: Les 10 indispensables.
(ou And Now, for Something Completely Different …)
1.10. Against Me! "The Eternal Cowboy".
Qui n'a jamais vu Against Me! en concert n'a jamais vu de concert punk !*
Pas que les quatre gaillards de Gainesville (Floride) soient particulièrement expansifs: ils ne sautent pas vraiment au plafond, ne font pas de stage-diving, ne haranguent pas la foule. Non, non. Mais ils dégagent un tel charisme et une telle puissance de feu qu'il est impossible de rester insensible à leur énergie communicative et à leur évident plaisir de jouer.
Eh bien figurez-vous que sur album c'est un peu pareil. Et c'est suffisamment rare que pour le souligner.
Trois plaques enregistrées dans l'urgence – forcément, ils tournent de manière quasi permanente - sont là pour le prouver.
Si le premier opus, "Reinventing Axl Rose" est le plus joyeusement braillard et le troisième "Searching for a Former Clarity" le plus "introverti" (c'est très relatif) c'est au second, "The Eternal Cowboy" que revient le titre envié d'album à emmener sur cette bonne vieille île déserte.
Avec quelques bons packs de bière, quand même…
Conservant le côté "déflagration punk" du précédent tout en levant un coin du voile sur de plus sombres errements à venir, "...Cowboy" rassemble en un temps miraculeusement court un nombre étonnant d’hymnes folk-punk déglingués dont il est difficile de ne pas reprendre les refrains en chœur.
De l’ouverture en fanfare (l’enchaînement « T.S.R. »/ »Cliché Guevara ») au coda tout en demi-teinte (la très belle et très lucide balade acoustique « Cavalier Eternel ») en passant par le sarcastique « You Look Like I Need a Drink », tout dans ce mélange de mélodies catchy et de textes rageusement politisés ou cruellement dépressifs (et assez peu tendres envers l’industrie du disque, en général) donne envie de ressortir ses Doc Martens du placard pour reprendre un chemin que l’on n’aurait peut-être jamais du quitter : celui d’une adolescence forcément idéalisée.
Mais pas seulement !
Car si d’une certaine manière cet album peut vous pousser à vouloir vous saouler la gueule et chanter à tue-tête entre potes, force est de reconnaître qu’essayer de retenir une larmichette à l'écoute d'un morceau tel que « Turn Those Clapping Hands into Angry Balled Fists » ne sera pas forcément chose facile.
Et c’est sans doute ça qui fait la force de « The Eternal Cowboy ».
*(Pour vous donner une idée :le DVD « We’re Never Going Home » et depuis peu mais uniquement en import, le live « Americans Abroad !!! Against Me !!! Live in London !!! »).
Buzz or not Buzz (part 3): Les Vitoulets
Un ami internaute, dont nous tairons le nom par respect pour sa famille, nous a judicieusement glissé ce conseil, je cite: "pour bien buzzer, parlez de vitoulets"
Toujours le mot pour rire, hein mip'ti?
Comme nous ne reculons devant aucun défi, en cette veille de W-E voici donc la recette officielle du Vitoulet:
Ingrédients :
1 kg de viande hachée faite de porc et de veau (car si vous prenez du haché de bœuf, vous risquez d'avoir des vitoulets plus secs).
2 œufs,
100 gr de mie de pain trempée dans du lait,
100 gr d'échalote,sel, poivre, noix de muscade,persil frais,3 gousses d'ail (si on aime).
Mélanger énergiquement jusqu'à l'obtention d'une pâte bien ferme.
Confectionner les vitoulets de +/- 100 gr.Les rissoler dans du beurre de ferme bien chaud.Ne pas avoir peur de mettre assez de beurre.Laisser cuire à feu moyen +/- ½ h.
On peut même ajouter que si vous voulez participer au concours du Meilleur Vitoulet sachez qu'il se déroule:
Le premier samedi d'octobre à partir de 19 heures 30, à Marchienne-au-pont - Belgique (Et pas Lurchienne, comme voudrait nous le faire croire un journaliste mal intentionné)
Récompenses : Vitoulet d'or, d'argent et de bronze.
Nombreux prix : Electroménagers, ustensiles de cuisine, voyages, ...pour une valeur totale de +/- 1.250 €.
Règlement :
Entre 19h30 et 20h30, dépôt de 2 vitoulets auprès du préposé au Salon Communal de Marchienne-au-Pont.
Afin de garantir les chances de tout un chacun, un concurrent ne peut présenter que ses 2 vitoulets.
Les 2 vitoulets sont présentés au jury dans un récipient numéroté fourni sur place par l'organisateur (sans aucune annotation).
Les vitoulets sont jugés sur le poids, la forme, la couleur, l'homogénéité à la coupe, la régularité, l'aspect extérieur et intérieur, les épices, l'ail et la saveur spécifique au Pays de Charleroi. Ils ne doivent être ni en sauce, ni enrobés de chapelure colorée ou aromatisée.
Les résultats proclamés par le jury, pendant la soirée dansante, sont sans appel.
Les lots sont remis personnellement aux lauréats lors de la proclamation des résultats. Ils ne peuvent en aucun cas être retirés par une tierce personne ou réclamés ultérieurement.
N'hésitez pas donc à participer.
C'est gratuit et sans risque !(Seul le jury déguste vos vitoulets)